Burundi
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CNL : « Le ministre de l’Intérieur semble faire une volte-face »

Le président du parti CNL (Congrès national pour la liberté), Agathon Rwasa, déplore la récente décision du ministre de l’Intérieur rejetant les conclusions des congrès ordinaire et extraordinaire de ce parti. Il appelle ce ministère à s’abstenir de s’immiscer dans l’organisation interne du parti CNL et de revoir sa décision.

« Le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a vite tiré ses conclusions sur base de fausses informations fournies par un petit groupe de réfractaires toujours animé d’un esprit de paralyser les activités du parti CNL », a déploré Agathon Rwasa, dans une conférence de presse animée ce mardi 23 mai.

Selon lui, le parti CNL s’étonne de voir que le ministre de l’Intérieur semble faire volte-face, alors qu’il a lui-même autorisé la tenue de ces congrès ainsi que l’organisation des descentes d’explication à tous les militants Inyankamugayo les décisions du congrès ordinaire dans les cinq nouvelles provinces.

Il fustige que ce groupe de « réfractaires » ait saisi le ministre pour une affaire interne au parti sans avoir préalablement soumis leurs doléances aux organes habilités du parti pour un éventuel traitement : « Il est déplorable que ce groupe de réfractaires ait choisi de chercher l’appui des pouvoirs publics pour juste remettre en cause les décisions des conventions nationales qui sont, pourtant, souveraines comme le dispose l’article 54 des statuts et paralyser par conséquent les activités du parti ».

Agathon Rwasa rappelle que les réunions du bureau politique du parti préparatoires du congrès ordinaire se sont tenues le 16 août et le 1er novembre 2022, en présence des membres de ce groupe, qui pour le moment s’opposent aux conclusions de ce congrès, et les représentants régionaux de ce parti.

D’après lui, la question de la tenue dudit congrès est aussi revenue dans les réunions du bureau politique tenues le 11 janvier, le 24 février et le 5 mars 2023.

« Ces irrégularités n’ont pas été soulevées dans les congrès »

« A l’exception de trois membres du bureau politique qui se sont absentés pour des motifs que le parti ignore, tous les autres étaient présents au congrès ordinaire du 12 mars 2023 y compris ceux-là qui se considèrent, pourtant à tort, comme ayant été écartés dans l’organisation dudit congrès », confie le président du parti CNL.

Selon lui, aucun des membres présents du bureau politique n’a soulevé des irrégularités dans la préparation et la tenue du congrès, ni le jour même du congrès ni dans les jours ayant précédé la tenue du congrès extraordinaire du 30 avril dédié à la mise en œuvre des résolutions du précédent congrès ordinaire.

« Le congrès a, par contre, enregistré et pris en compte les contributions fructueuses de Léopold Hakizimana concernant l’intégration du volet des affaires juridiques et administratives et l’élection des présidents des comités communaux dans les statuts et le règlement d’ordre intérieur révisés ».

Pour lui, tenter de mettre en question les décisions des congrès constitue une faute grave au sens des statuts du parti voire une trahison envers les militants du parti : « De même, inviter les pouvoirs publics de s’ingérer dans l’organisation interne du parti pour mettre en cause les décisions du congrès ordinaire constitue une faute grave ».

Concernant les documents supplémentaires demandés par le ministère de l’Intérieur, il précise qu’aucun texte ne spécifie l’obligation des partis politiques de transmettre les procès-verbaux des réunions préparatoires des congrès et des assemblées statutaires tenues par leurs organes.

Agathon Rwasa demande au ministre de l’Intérieur de se désolidariser de ce groupe de « réfractaires » et de s’abstenir de s’immiscer dans l’organisation interne du parti CNL.

Il l’exhorte aussi à reconsidérer ses conclusions et prendre acte des ’’décisions souveraines’’ prises par le congrès, qui est l’organe suprême du parti CNL : « Au cas contraire, nous ferons recours à l’autorité hiérarchique pour nous rétablir dans nos droits ».

Il appelle les membres de ce groupe de « réfractaires » à s’incliner devant les organes habilités du parti et présenter leurs préoccupations sans délai. Et exhorte la Communauté internationale à suivre de près la situation des libertés publiques au Burundi.

Dans une correspondance de ce 17 mai, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse a déclaré nulles et non opérantes les conclusions des congrès ordinaire et extraordinaire du parti CNL.

Il a ainsi rappelé que ce parti est toujours régi par ses statuts du 16 janvier 2019. Et d’appeler ce parti à procéder d’abord à l’unification de son bureau politique avant d’organiser des congrès.