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Justice : Le procureur de la République du Parquet de Ntahangwa pointé du doigt dans une affaire d’exploitation sexuelle

Libération d’un présumé auteur et obstruction à la justice, sont les accusations portées contre Jean Chris Ntawuyamara, procureur de la République du parquet de Ntahangwa. C’était, ce lundi 15 mai, à Ngagara, lors d’une séance de collecte des doléances organisé par le gouvernement.

En présence du ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, du ministre en charge des travaux publics, ceux ayant dans leurs attributions la justice et la défense nationale, Pascal Bizimana, père d’une fille de 14 ans s’est lâché.

Et ce, pour une affaire d’exploitation sexuelle dont est victime sa fille aînée qui date d’un mois. Selon ses propos, les faits se seraient déroulés dans un hôtel sis, à Carama, dans la zone Kinama, appartenant à un certain Gaspard, âgé de 60 ans. Ce dernier étant aussi impliqué dans cette affaire.

« De la police luttant contre les violences basées sur le genre, de la chambre de conseil à la Cour d’appel, le dossier avançait normalement. Ce n’est qu’au niveau du parquet de Ntahangwa que les tours de passe-passe ont commencé », témoigne-t-il, encore sous le choc.

D’après son témoignage, le dossier arrivé là, des magouilles ont été organisées pour obtenir des juges non spécialisés en VBG. « Le présumé agresseur a été par la suite relâché par le procureur de la République du parquet de Ntahangwa TGI Ntahangwa », déplore-t-il. Et de mentionner qu’il avait d’ailleurs demandé de faire appel.

Très fâché, Pascal Bizimana a indiqué également que son dossier physique finira par être perdu, une information qu’il a reçue de la part du magistrat du TGI Ntahangwa. « La seule raison avancée était qu’il y avait des erreurs dans le dossier. Ce n’est que 10 jours avant la date de l’interjection que le magistrat lui annonce que seule la Cour d’appel a le droit d’interjeter appel », poursuit-il, en colère.

Se disant impuissant face aux gens dotés d’énormes ressources financières, Pascal Bizimana a demandé à la ministre de la Justice de suivre le dossier. Il a même signalé que cet hôtel fonctionne toujours et que cette exploitation sexuelle des mineures existe encore. « Je vous prie d’intercéder auprès du procureur de Ntahangwa pour qu’il remette en prison ces gens et que le procès poursuive son cours car je n’ai jamais été servi », supplie Pascal Bizimana.

Des justifications

La ministre de la Justice tout comme le ministre de l’Intérieur n’ont pas su retenir leur colère. Le procureur du tribunal de Grande instance de Ntahangwa, le vice-président du TGI Ntahangwa, tous ont été appelés à s’expliquer.

Ernest Niyonzima, administrateur de la Commune Ntahangwa lui aussi n’a pas été épargné : « Je n’ai jamais été informé de l’affaire. Pour aller d’une façon progressive, le procureur aurait dû me mettre en copie sur l’existence de cette affaire ».

Quant à la procédure juridique, Jean Chris Ntawuyamara, le procureur de Ntahangwa a affirmé être au courant de ce dossier : « La décision de relâcher le présumé des 14 filles mineures est une injonction que j’ai reçue de la part du procureur général de la République ».

Après avoir écouté le représentant du président du TGI Ntahangwa, et celui de la Cour d’appel, la ministre de la Justice s’est engagée à mener une enquête sur ce dossier. Sans toutefois être précise sur la suite, elle a mis en garde le procureur de la République du parquet de Ntahangwa si une fois les accusations de Pascal Bizimana, s’avéraient vraies.