Burundi
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Région Centre/Gitega : Découpage administratif. Pour plus d’explications

Avec la nouvelle délimitation des provinces du Burundi qui prendra effet en 2025, la population de Mwaro, Muramvya et Karusi indique qu’elle aura des problèmes de rencontrer les gouverneurs et les administrateurs puisque ces autorités seront plus éloignées de leurs administrés.

Ils suivent chaque jour sur les ondes des radios que les provinces ne seront plus 18 mais plutôt 5 en 2025. Certaines provinces vont être des communes et des communes des zones.

Ce sont les femmes et les hommes des provinces Muramvya, Karusi et Mwaro qui devraient venir au chef-lieu de la province de Gitega pour, selon eux, demander des audiences au gouverneur de Gitega.

Pour eux, il faut que certaines prérogatives qu’avaient les gouverneurs des provinces reviennent plus ou moins aux administrateurs sinon les gouverneurs seront plus loin d’eux et la tâche sera plus rude. « Pour aller au chef-lieu de ma province, je dépense beaucoup. Avec le nouveau découpage, beaucoup d’entre nous seront obligés de laisser certaines audiences que seul le gouverneur a droit de donner », avoue Victor de Bisoro à Mwaro.

Pour lui, sans doute que le nouveau gouverneur va diriger plus d’espace administratif. Il ne lui sera pas facile de faire ses activités comme avant. Il s’inquiète de la distance à parcourir pour avoir une audience chez le gouverneur à Gitega dans la mesure où même les tickets de voyage montent au lieu de baisser. « Le plus souvent le gouverneur donne une audience publique deux fois par semaine. Imaginez alors quitter Mwaro et revenir si le gouverneur est empêché », s’interroge-t-il.

Des explications sont nécessaires

Pour certains, ce découpage administratif va poser des problèmes plus que de solutions. Selon eux, les zones, les communes et les provinces seront plus éloignées d’eux.

Celui qui a besoin des extraits d’acte de naissance ou attestations, des cartes d’identités aura plus de difficultés. « Si les zones deviennent des communes avec les moyens dont elles disposent maintenant, certains documents seront comme des passeports où on doit attendre des mois ou des années », s’inquiète Louis de Karusi. Il fait savoir que certaines commune et zones ne disposent pas de courant électrique ou des ordinateurs.

Ils s’interrogent alors comment on va obtenir des cartes nationales d’identité dans la mesure où on commence à parler des cartes d’identité biométriques.

« Nous voulons des explications plus détaillées pour lever toutes ambiguïtés. Qu’ils viennent nous expliquer comment et où nous allons chercher des documents administratifs », plaide Béatrice de Muramvya.

Et pour Léonidas, ce de coupage est plus politique qu’administratif. Il souligne que peut être ce découpage va favoriser plus le parti au pouvoir dans les élections à venir. « Les bastions de l’opposition seront absorbés par le pouvoir et les députés seront moins nombreux. Ce qui risque d’être comme au temps du parti unique. »

Quant à Agathon Rwasa, président et représentant légal du parti CNL, ce nouveau découpage est dans la droite ligne de son parti. Il affirme haut et fort qu’il était dans le programme du Congrès national pour la liberté et qu’il n’y voit aucun inconvénient.

« Nous nous réjouissons que notre programme inspire le pouvoir. Ce qu’il vous faut, c’est d’aller à temps chercher des nouvelles cartes d’identité biométriques pour les élections qui approchent », a-t-il déclaré à Gitega, dimanche 16 avril, lors de la rencontre avec ses membres sur la sensibilisation de la loi n1/05 du 16 mars 2023 sur la délimitation des provinces et des communes du Burundi.