Burundi
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Région Centre/Gitega : Le planning familial est toujours incompris

En milieu rural, il est toujours à la traîne et réservé aux seules femmes. Les mobilisateurs sociaux affirment que certaines croyances religieuses expliquent des idées contraires.

A Gitega, l’une des provinces les plus peuplées du Burundi, la plupart des ménages ont 2 ou 3 jeunes enfants. L’enquête est facile et les résultats sont visibles. Les dimanches à la sortie de la messe ou pendant les fêtes, la majorité des femmes portent un enfant sur le dos. Pour ceux qui seraient mal renseignés sur le travail des mobilisateurs communautaires, ils diront que rien n’est fait.

Toutefois, ces volontaires travaillent jour et nuit, arpentent des collines pour expliquer aux hommes et aux femmes de leur entourage les bienfaits du planning, mais les résultats ne suivent pas.

Selon Antoine Izompa de Bugendana, leur travail de planning familial est semé d’embuches. Si ce ne sont pas les femmes qui font semblant d’avoir compris, ce sont les hommes qui s’opposent à des méthodes contraceptives. Dans son milieu, il n’est pas rare qu’une famille compte plus de 4 enfants.

« C’est un travail de tous les jours. Expliquer, réexpliquer les méfaits de la surpopulation sur l’environnement, l’économie familiale et la santé de la mère et ses enfants. Malheureusement, ce sont ces mêmes familles qui indiquent que le planning a échoué ! » D’après lui, les méthodes contraceptives sont simples à utiliser mais certaines familles rurales passent outre et gardent seulement les effets négatifs de ces méthodes.

« La plupart des femmes choisissent les méthodes traditionnelles qui incluent la méthode de l’allaitement, la continence périodique et le retrait (coït interrompu) », a-t-il indiqué. Et malheureusement d’après lui, ces méthodes semblent déjà dépassées, vu que les naissances continuent de se multiplier au lieu de diminuer. « Le gouvernement devrait prendre la politique de deux enfants. Que ce soit intégré dans la loi et scrupuleusement respecté sinon tout ce que nous enseignons tombe dans l’oreille d’un sourd ».

Seuls les préservatifs sont très convoités

Selon les mobilisateurs communautaires, en milieu rural les hommes traînent toujours les pieds dans le planning familial. Ils gardent toujours les mauvaises habitudes d’antan qui réprimandent les femmes quand elles tardent à mettre au monde, si les enfants sont seulement les filles. Ce que soutient Joselyne Nindagiye de la colline Mukoro à Bugendana qui déplore le comportement de certains hommes qui pensent toujours que le planning familial ne concerne que les femmes.

« Non seulement les hommes restent réticents, mais aussi ils laissent la responsabilité aux femmes comme si ce sont ces dernières qui sont à la base de tout. En plus, certaines croyances religieuses sapent nos efforts en enseignant que l’enfant est un don de Dieu, qu’il est impérativement démoniaque de s’en priver », pointe-t-elle.

Quant au personnel des centres de santé, ils font savoir que le planning familial et les méthodes contraceptives occupent la majorité du temps de leur travail. Ils dispensent ces enseignements chaque matin à ceux qui veulent les entendre. Ils accueillent plus de 30 femmes qui veulent espacer les naissances. Le comble, seules les femmes viennent en masse mais rarement les hommes.

Le niveau de connaissance des méthodes contraceptives varie quelque peu avec le bien-être économique l’éducation. « Les pauvres suivent moins nos enseignements. En plus, la méthode moderne la plus connue est le préservatif masculin, probablement du fait de son double avantage de prévenir les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles dont le VIH/sida », souligne Lionel Ntakarutimana titulaire adjoint au Centre de Santé de Buhinda en commune Itaba.