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A la Philharmonie de Paris, « Musicanimale », un vibrant bestiaire sonore

Au Musée de la musique, une riche et passionnante exposition explore les relations musicales de l’homme avec le règne animal. Un véritable hymne au monde du vivant.

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Qui n’a pas été un matin tiré de son sommeil par ce moment magique de l’aube où retentit ce que l’on appelle, faute de mieux, le « réveil des oiseaux » ? Ce phénomène naturel (et non expliqué) a inspiré les musiciens, à commencer par le compositeur de la Renaissance Clément Janequin (vers 1485-1558), avec son célèbre Chant des oyseaulx à quatre voix. Il a également nourri l’imaginaire de la peinture hollandaise du XVIIe siècle avec son florilège de tableaux aux volatiles bigarrés conciliant – avec partition – ramage et plumage. C’est avec cet enchantement visuel et sonore que s’ouvre la passionnante exposition « Musicanimale. Le Grand Bestiaire sonore », présentée, jusqu’au 29 janvier 2023, par le Musée de la musique de la Philharmonie de Paris.

Cent cinquante œuvres et objets d’art démontrent la fascination exercée par ces sons naturels sur l’homme

Aux confins de l’art et de la science, le projet s’inscrit dans la démarche entreprise par l’établissement public en faveur de la biodiversité : un positionnement salutaire quand on sait que 50 % des sons du vivant auraient déjà disparu en cinquante ans, et que le silence gagne du terrain. Après l’exposition « Salgado Amazônia », qui sensibilisait, en 2021, le public au patrimoine de la forêt amazonienne, puis une « Nuit du rossignol » le 31 mars, la directrice du Musée de la musique, Marie-Pauline Martin, se réjouit d’avoir pu travailler sur ce grand sujet durant la pandémie et élaborer avec ses collaborateurs, dont son homonyme Jean-Hubert Martin, le parcours en forme d’abécédaire qui conduit le spectateur sur le chemin de la connaissance.

Un parcours qui va de A comme « appeaux » (objets destinés à attirer l’animal) à Z comme « zoomorphe » (les instruments de musique à base de matières ou de formes d’animaux), en passant par le L de « loup », le M de « miauler », le N de « notation » (le langage onomatopéique des oiseaux et les rythmiques du cheval), le R de « rossignol », le T de « tarentisme » (syndrome nerveux dû à la piqûre d’araignée et guéri par la danse et la musique), le U d’« ultrason », et même le X de… parades sexuelles.

Quelques espaces immersifs

Dès l’entrée, le brame du cerf impressionne. Du haut de son écran forestier, cou, poitrail et pattes tendus, un imposant douze-cors dessine dans l’air froid un sonogramme de petites vapeurs blanches. Il appelle à l’amour et à la guerre vingt secondes toutes les neuf minutes. Sur le sol en contrebas, son homologue réifié en œuvre d’art, le saisissant Envoyé spécial (1995), de Gloria Friedmann, cerf taxidermisé, museau ouvert vers le ciel, campant sur des bottes de journaux pour un appel au secours muet.

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