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Le Royaume-Uni s’enfonce à nouveau dans la crise politique

La panique a gagné les rangs des députés tory, après l’intervention inédite de la Banque d’Angleterre pour soutenir les emprunts d’Etat à long terme.

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Avec leur « minibudget » – en fait, un énorme stimulus fiscal au seul bénéfice des plus riches –, la première ministre britannique, Liz Truss, et son chancelier de l’Echiquier (le ministre des finances), Kwasi Kwarteng, ont provoqué une tempête financière, mais aussi une nouvelle et profonde crise politique. Et ce, trois semaines seulement après leur prise de fonctions, alors que le Parti conservateur se remet juste du scandale du « partygate » et du départ humiliant de son précédent chef de file, Boris Johnson.

Face à cette spectaculaire et catastrophique entrée en matière, les commentateurs politiques parlent déjà d’« opération-suicide » pour la dirigeante, mais aussi pour les tories : en détruisant la crédibilité économique de la droite britannique, Mme Truss offre un boulevard aux travaillistes, qui, après douze années dans l’opposition, rêvent désormais tout haut de Downing Street.

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Mercredi 28 septembre, la panique a gagné les rangs des députés tory, après l’intervention inédite de la Banque d’Angleterre pour soutenir les emprunts d’Etat à long terme britanniques et éviter un « risque sur la stabilité financière du Royaume-Uni ». « On pensait que le cabinet de Boris Johnson était le pire de notre histoire, celui-ci est pire encore », selon un poids lourd du Parti conservateur cité par Sky News.

L’intervention de la Banque d’Angleterre « est terriblement humiliante. Qui va expliquer aux Britanniques qu’à cause de ce minibudget, ils vont devoir payer des centaines de livres sterling en plus pour leurs emprunts immobiliers ? », réagissait un ex-ministre, sur la chaîne privée.

« Cette folie ne peut pas continuer »

Parmi les rares à prendre la parole publiquement, Simon Hoare, élu tory du North Dorset (sud-ouest de l’Angleterre), réclamait ouvertement sur Twitter un abandon des mesures fiscales : « Ces circonstances [la crise financière] ne sont pas indépendantes de la volonté du gouvernement. C’est lui-même qui a rédigé [le minibudget]. Cette folie ne peut pas continuer. »

Et pour cause : le minibudget risque de provoquer une forte hausse des taux et de renchérir le coût des emprunts immobiliers pour des Britanniques déjà touchés de plein fouet par l’inflation et par l’explosion des prix de l’énergie. Mais il abîme aussi l’image sérieuse des conservateurs en matière économique, qui, depuis des années, était leur meilleur argument électoral.

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C’est maintenant Keir Starmer, à la tête du Labour, qui promet le retour de la « stabilité » et de « la gestion saine des finances publiques », si son parti gagne les prochaines élections générales (probablement en 2024). Mercredi, M. Starmer a appelé le gouvernement à reconvoquer « aujourd’hui » le Parlement (qui est en vacances jusqu’à la mi-octobre) et à « abandonner sa décision d’automutilation économique ».

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