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Réforme des retraites : Macron temporise, sans renoncer à son objectif d'un texte pour l'été 2023

Le chef de l'État veut se donner le temps de la «concertation». La réforme prendra la forme d'un projet de loi présenté «avant la fin de l'hiver», a précisé ce jeudi Élisabeth Borne, écartant notamment l'option d'un amendement au PLFSS.

Il voulait aller très vite, il n'ira que vite. À l’issue d'un dîner de travail à l'Élysée avec les principales figures de la majorité et du gouvernement, le président de la République a tranché. Il temporise sur la réforme des retraites, tout en gardant le pied sur l'accélérateur. L'exécutif a en effet décidé d'ouvrir un nouveau cycle de concertations avec les partenaires sociaux et les forces politiques en vue d'une adoption d'un projet de loi global «avant la fin de l'hiver», a précisé ce jeudi Élisabeth Borne auprès de l'AFP.

La première ministre était, avec son prédécesseur Edouard Philippe, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, celui du budget Gabriel Attal mais aussi Gérald Darmanin pour l'Intérieur, autour de la table du dîner élyséen censé trancher la question de la méthode. Le patron du MoDem François Bayrou était également présent tout comme celui de Renaissance, Stéphane Séjourné, ainsi qu'un revenant : l'ancien président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand. Toute la macronie réunie façon «bureau politique» comme aux plus grandes heures du premier quinquennat.

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Pour mener cette réforme hautement inflammable, trois options étaient envisagées : la première, l'intégrer en tant qu'amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), une option qui a braqué le MoDem. La deuxième, l'intégrer au PLFSS rectificatif qui sera examiné au mois de janvier. La troisième, bâtir un projet de loi ad hoc - c'est celle-ci qui est désormais privilégiée par l'exécutif.

«Une volonté de synthèse»

Après les tensions apparues ces dernières semaines au sein de la majorité, il s'agissait pour le chef de l'État de mettre tout le monde d'accord. «Le président était dans une volonté de synthèse», assure un membre de la majorité. Entre ceux qui plaidaient pour aller le plus vite possible en adoptant la réforme dès cet automne et ceux qui demandaient de prendre le temps d'une concertation, Emmanuel Macron a plutôt tranché en faveur des seconds.

Dans cette perspective, Élisabeth Borne a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt «d'engager dès la semaine prochaine» des négociations avec organisations patronales et syndicales, ainsi qu'avec les «groupes parlementaires». «Tous les sujets seront discutés, des carrières hachées aux carrières longues à l'emploi des séniors en passant par la pénibilité», rapporte un membre de l'exécutif.

Parmi eux, le «dispositif carrières longues», la prise en compte de «ceux qui ont eu des métiers pénibles», «la prévention de l'usure au travail», «les sujets d'aménagement de fin de carrière, et de transition entre l'emploi et la retraite», ou encore «la revalorisation (à 1100 euros, NDLR) du minimum de pension pour les personnes qui ont eu une carrière complète», a égrené la première ministre.

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Emmanuel Macron souhaite que le projet de loi soit présenté et voté «avant la fin de l'hiver», soit d'ici février au plus tard, pour une entrée en vigueur d'ici à juillet 2023. «Le président a défini une stratégie avec un calendrier et des séquences claires avec une volonté de réformer non affaiblie», rapporte l'un des convives du dîner. Les syndicats tenteront malgré tout d'émousser cette «volonté» du chef de l'État dès aujourd'hui en défilant dans toute la France contre la réforme des retraites.