France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

« Sabotage » de Nord Stream : Non, Joe Biden n’a jamais dit que Washington pourrait attaquer les gazoducs

Qui est responsable du sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui continuent de fuir en mer Baltique ? A ce stade, pas de « smoking gun », mais l’Occident soupçonne Moscou, qui chercherait à semer la zizanie entre Washington et ses alliés européens. La Russie, qui a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU ce vendredi, a, à demi-mot, accusé les Etats-Unis d’être responsables, profitant d’anciennes déclarations ambiguës de Joe Biden et d’une diplomate. Des insinuations jugées « ridicules » par Washington.

La version courte, répétée par Moscou, Tucker Carlson sur Fox News et des milliers de complotistes sur Twitter et Truth Social, est la suivante : Vladimir Poutine n’a aucun intérêt à saboter Nord Stream, il peut couper d’autres robinets quand il veut ; les Etats-Unis ont toujours été opposés à Nord Stream 2, qui menace leurs exportations ; Joe Biden avait assuré en février que son administration « mettrait fin » au gazoduc en cas d’attaque ; et Victoria Nuland, de département d’Etat, avait assuré qu’il n’entrerait pas en service, « d’une manière ou d’une autre ». Washington aurait donc un motif, l’opportunité et les moyens de frapper. CQFD. Ou pas.

FAKE OFF

Joe Biden n’a jamais parlé d’attaque ou de sabotage. Lors d’une conférence de presse confuse, deux semaines avant le début de l’offensive russe, il l’assure : « Si la Russie envahit (l’Ukraine), alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin » («there will be no longer a Nord Stream 2. We will bring an end to it », en V.O.) Comment, lui demande une journaliste ? « Je vous le promets, nous sommes capables d’y arriver »

"There will be no longer a Nord Stream 2. We will bring an end to it..." pic.twitter.com/y5nLBhXTe8

— Lowkey (@Lowkey0nline) September 27, 2022

Deux semaines avant, c’est la sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires politiques, Victoria Nuland, qui tenait un discours similaire, avertissant qu’en cas d’invasion russe, le gazoduc n’irait « pas de l’avant, d’une manière ou d’une autre ».

Il faut resituer ces propos dans le contexte de l’époque. Fin janvier – début février, le renseignement américain avait acquis la certitude que Vladimir Poutine comptait envahir l’Ukraine, et craignait que la russo-dépendance énergétique de l’Allemagne ne fissure le front uni de l’Europe. Selon toute vraisemblance, Joe Biden évoquait des pressions diplomatiques. Et n’annonçait pas son intention de frapper le gazoduc devant les caméras du monde entier.