Haiti
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

iciHaïti - Littérature : Virginie Sampeur première poétesse et femme de lettres haïtienne





iciHaïti - Littérature : Virginie Sampeur première poétesse et femme de lettres haïtienne

Le saviez-vous ?


Virginie Sampeur est l'auteure du célèbre et déchirant poème « L'abandonnée », écrit en 1876, et reproduit dans de nombreuses anthologies. Elle est également l'auteure d’« Angèle Dufour », un roman semi-autobiographique inédit (Louis Morpeau) et des « fantaisies » publiées çà et là, dont« Le songe d'Estelle», « Francine»…

Elle a aussi collaboré à diverses revues littéraires haïtiennes. Pour une raison inconnue, Virginie Sampeur a brulé plusieurs de ses manuscrits avant de s'installer en France en 1876. Institutrice de formation, polyglotte et cultivée, Virginie Sampeur a dirigé le Pensionnat national des demoiselles à Port-au-Prince pendant huit ans.

La grande voix de la poésie haïtienne du 19e siècle était la femme du poète Oswald Durand.

Née à Port-au-Prince le 28 mars 1839, Virginie Sampeur meurt dans sa ville natale le 8 juin 1919.

Poème « L’Abandonnée » (1876) :

« Ah ! si vous étiez mort ! De mon âme meurtrie
Je ferais une tombe où, retraite chérie,
Mes larmes couleraient lentement, sans remords…
Que votre image en moi resterait radieuse !
Que sous le deuil mon âme aurait été joyeuse !
Ah ! si vous étiez mort !

Je ferais de mon coeur l’urne mélancolique


Abritant du passé la suave relique,
Comme ces coffrets d’or qui gardent les parfums;
Je ferais de mon âme une ardente chapelle
Où toujours brillerait la dernière étincelle
De mes espoirs défunts.

Ah ! si vous étiez mort , votre éternel silence,


Moins âpre qu’en ce jour, aurait son éloquence,
Car ce ne serait plus le cruel abandon
Je dirais: « Il est mort, mais il sait bien m’entendre,
Et peut-être en mourant n’a-t-il su se défendre
De murmurer: « Pardon ! »

Mais vous n’êtes pas mort! ô douleur sans mesure!


Regret qui fait jaillir le sang de ma blessure,
Je ne puis m’empêcher, moi, de me souvenir;
Même quand vous restez devant mes larmes vraies,
Sec et froid, sans donner à mes profondes plaies
L’aumône d’un soupir!

Ingrat ! vous vivez donc, quand tout me dit vengeance !


Mais je n’écoute pas ! À défaut d’espérance
Le passé par instants revient , me berce encore.
Illusion, folie ou vain rêve de femme,
Je vous aimerais tant, si vous n’étiez qu’une âme !
Ah ! que n’êtes-vous mort ! »

IH/ iciHaïti