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Des salariés, en travail posté, vont se retrouver sans bus dès février

La mesure de suppression prendra effet le 12 février 2023. (photo archives LQ)

Des lignes de bus desservant des sites industriels fonctionnant en travail posté seront supprimées dès le 12 février, annonce le ministère de la Mobilité et l’administration des Transports publics, ce vendredi. Une mesure dénoncée par l’OGBL.

Certaines entreprises ont reçu, fin novembre, un courrier du ministère de la Mobilité et des Travaux publics les avertissant que des lignes de bus allaient être supprimées à partir du 12 février 2023. Et pas n’importe quelles lignes puisqu’il s’agit de celles desservant les arrêts dans les zones industrielles aux heures de changement de poste. Une décision que l’OGBL a vivement critiquée jeudi, car ces suppressions laissent, selon lui, des salariés sans véritable alternative pour venir travailler.

Le syndicat rappelle que les zones industrielles sont souvent mal desservies par les transports en commun et, quand elles le sont, ce sont à des horaires inadéquats pour des entreprises fonctionnant en continu. Mais pour le gouvernement, un réseau des transports publics « a vocation à offrir un service de transport collectif. De ce fait, une attention particulière doit être prêtée à l’utilisation de ces lignes », explique-t-il dans un communiqué ce vendredi. Et de préciser que « les lignes concernées n’ont pas fait partie de la soumission publique pour l’exploitation du RGTR », réorganisé entre 2016 et cette année.

« Le maintien de ces lignes n’est pas justifiable »

« Un maintien de telles lignes va à l’encontre des efforts menés avec les stratégies de mobilité », écrit encore le ministère de la Mobilité. « Le rôle de l’État ne consiste pas à mettre en place un service de transport dédié aux besoins d’une entreprise privée », ce qui selon lui serait injuste pour les entreprises qui organisent et prennent en charge de propres mesures pour améliorer la mobilité de leurs employés.

« Cette décision ne tient pas compte de la réalité du terrain et détériore la situation pour les salariés postés », renchérit l’OGBL. Et de donner l’exemple d’un sondage mené par la délégation du personnel de l’entreprise CEBI à Steinsel dont il ressort que plus de 200 salariés postés prennent le bus tous les jours pour venir travailler. Sur d’autres sites industriels, l’OGBL constate également un recours important aux transports publics.

Chiffres à l’appui, le ministère persiste : « Le maintien de ces lignes n’est pas justifiable non plus en raison de la faible utilisation sur les dernières années. Selon les comptages analysés sur les 21 lignes concernées, l’occupation maximale d’une ligne à destination d’un site était de 15 à 16 personnes en moyenne et réparties sur l’ensemble des courses réalisées sur une journée. Pour la plupart de ces lignes, cette moyenne était nettement en dessous de 10 personnes. L’occupation est donc extrêmement faible. »

Des solutions pour pallier la suppression des lignes existent, selon le gouvernement : « La mise en place d’instruments tels que les plans de mobilité entreprise permet aux entreprises, avec le soutien des autorités publiques, de trouver des solutions de mobilité tout faisant appel à la responsabilité des entreprises envers leurs employés ».

Le coût annuel pour ces lignes s’élève à environ 4,5 – 4,8 millions d’euros, conclut le ministère de la Mobilité. Mais l’OGBL n’en démord pas : « En pleine crise du pouvoir d’achat, cette décision vient en remettre une couche, pénalisant encore davantage les salariés et tout particulièrement ceux à faibles revenus. »

Lignes concernées :

10U Roodt/Syre (Z.I.) – Gilsdorf – Diekirch ; 13U Erpeldange – Colmar/Usines-Roost ; 14U Asselborn – Colmar/Usines ; 15U Troine – Clervaux – Colmar/Usines – Bissen/ArcelorMittal ; 16U Rodershausen – Colmar/Usines ; 17U Clervaux – Hosingen – Stolzembourg/SEO ; 20U Reisdorf – Steinsel Z.l. ; 21U Echternach – Colmar/Usines ; 40U Contern Village/Contern ZI – Sandweiler Gare ; 50U Bettembourg, Gare – CFL Multimodal – Eurohub ; 60U Niederkorn – Esch – Dommeldange – Steinsel Z.l. ; 61U Rodange – Dommeldange – Steinsel Z.l. ; 70U Rodange- Steinfort – Colmar/Us. – Diekirch ; 90U ; Perlé – Rambrouch – Ettelbruck ; 91U Colmar/Usines – Beckerich – Arlon (B) ; 92U Bigonville – Colmar/Usines ; 93U Martelange – Colmar/Usines ; 94U Boulaide – Colmar/Usines ; 95U Colmar/Usines – Bastogne (B)