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[Football] Ligue des champions : Bruges, au diable les complexes

La gifle infligée par les hommes de l'entraîneur Carl Hoefkens à Porto a marqué les esprits. (photo AFP)

Au diable les complexes ! Depuis le début de la saison, le Club Bruges s’érige en modèle pour les Petits Poucets de la Ligue des champions et pourrait déjà faire un pas vers les 8es de finale mardi face à l’Atletico Madrid (21 h).

Vainqueurs de Leverkusen (1-0) puis à Porto (0-4) lors de leurs deux premières sorties, les « Blauw en Zwart » (Bleu et Noir) figurent en bonne place parmi les révélations de ce début de compétition.

La gifle infligée par les hommes de l’entraîneur Carl Hoefkens au champion du Portugal le 13 septembre a particulièrement marqué les esprits. Un résultat venu couronner « douze années de travail » pour faire de Bruges la nouvelle référence du football belge, selon son président Bart Verhaeghe.

Titré à cinq reprises ces sept dernières saisons, le FC Bruges accroît chaque année sa puissance financière, sans égale en Belgique grâce aux primes européennes et à une politique de transferts largement bénéficiaire.

Le club brugeois s’est distingué par sa capacité à vendre ses joueurs à prix d’or, comme cet été avec les plus-values enregistrées après les départs de Charles De Ketelaere (35 millions d’euros à l’AC Milan), Stanley Nsoki (à Hoffenheim pour 12 millions) ou Loïs Openda (10 millions à Lens).

De quoi s’autoriser quelques folies (à l’échelle belge) dans le sens des acquisitions comme lors de l’arrivée cet été de l’Ukrainien Roman Yaremchuk en provenance de Benfica contre 17,5 millions d’euros. La valeur estimée de l’effectif (161 millions d’euros, selon le site spécialisé Transfermarkt) est plus de deux fois supérieure à celle de ses rivaux en Pro League (Anderlecht, l’Antwerp, Genk).

Investisseur américain 

« Le club est géré comme une entreprise avec comme objectif d’être champion chaque année en formant et en vendant des joueurs avec une plus-value », analysait récemment pour le journal belge L’Écho, Trudo Dejonghe, professeur en économie du sport à l’université de Louvain (KUL).

« Comme l’Ajax d’Amsterdam, il est devenu attractif pour les diamants bruts, qui sont polis dans son nouveau centre de formation (NDLR : un investissement de 16 millions), où tout est abordé de manière très scientifique, avant d’être transféré dans des championnats meilleurs et plus rémunérateurs. »

La solide assise financière du club lui permet aussi d’octroyer de généreux salaires et d’ainsi conserver ou attirer certains internationaux belges (le meneur de jeu Hans Vanaken, le gardien Simon Mignolet, le défenseur Dedryck Boyata) ou étrangers (le Néerlandais Noa Lang, le Danois Andreas Skov Olsen, l’Ukrainien Yaremchuk).

Le Club Bruges n’est pas rassasié, même si la direction a été refroidie par l’échec de l’entrée en bourse en 2021. Elle s’est consolée quelques mois plus tard en accueillant le fonds américain Orkila Capital sous forme d’augmentation de capital (20 millions). À moyen terme, le club envisage de se doter d’un nouveau stade. À court terme, c’est une première qualification en 8e de finale de la C1 (dans son format actuel) qui est envisagée.

« Ces dernières saisons, le tirage au sort de la phase des poules ne nous avait pas souri en nous opposant au Real ou au PSG. Cette saison, nous avons davantage de raisons d’espérer passer l’hiver européen au chaud », estime le président Verhaeghe.

De quoi dominer le foot belge sur le long terme, à l’image du Bayern en Allemagne ? L’économiste Trudo Dejonghe tempère: « Le marché belge du football reste un marché de transit. Quelques mauvais achats, une absence de valeur ajoutée, combinés à des salaires élevés peuvent mettre en péril ce modèle. »