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France : un homme pour relancer le nucléaire

Le nucléaire français est grippé actuellement à cause de la découverte d’un risque de corrosion sur les installations de sécurité de certains réacteurs. (Photo : afp)

L’Élysée veut installer Luc Rémont à la tête d’Électricité de France (EDF) pour relancer la filière nucléaire.

LÉlysée a proposé hier de nommer à la tête d’EDF Luc Rémont, actuel dirigeant de Schneider Electric, en remplacement de l’actuel PDG du géant de l’électricité, Jean-Bernard Lévy, pour relever le défi majeur de la relance de la production nucléaire. À 53 ans, l’actuel responsable des opérations internationales de Schneider Electric va devenir le nouveau pilote du vaisseau EDF, fragilisé par sa situation financière et sa production électrique en panne.

L’Élysée a officialisé son choix, sur «proposition de la Première ministre», en précisant que le Parlement devra donner son aval à cette nomination. Le futur PDG remplacera Jean-Bernard Lévy, aux manettes depuis 2014, bientôt atteint par la limite d’âge, mais dont le départ anticipé a été annoncé dès cet été en même temps que la renationalisation d’EDF à 100 %.

Un profil public-privé «très complet» 

Peu connu du grand public, Luc Rémont présente toutefois un profil public-privé «très complet» pour diriger le géant industriel bientôt renationalisé, souligne une source proche du dossier. Bon connaisseur des rouages de l’État pour être passé dans des cabinets ministériels, dont Bercy, il a acquis aussi une «légitimité d’entreprise».

Emmanuel Da Cruz, coordinateur syndical FO Groupe Schneider, salue une «personne très compétente, ingénieur, reconnu chez Schneider Electric, bienveillant vis-à-vis de ses équipes». Avec son passage de plus de huit ans chez Schneider, d’abord comme directeur France, puis à l’international où il a piloté «des dizaines de sites industriels et des dizaines de milliers de salariés», selon la source proche du dossier, il connaît désormais bien ce secteur de l’énergie français et mondial aujourd’hui en plein bouleversement.

Une rémunération de 450 000 euros brut par an

«Ce n’est pas tant l’homme que l’on jugera, c’est son projet», a réagi de son côté Amélie Henri, secrétaire nationale CFE-Unsa énergies pour EDF. Pour l’instant, Luc Rémont sera le seul capitaine à bord, les statuts actuels de la société prévoyant une gouvernance unique dans les mains d’un PDG. Mais Bercy reste favorable à l’idée d’une dissociation entre les fonctions de président et directeur général, un temps évoquée par l’Élysée. Sa rémunération fixe restera «dans le cadre de la loi», soit un maximum de 450 000 euros brut par an, selon une autre source proche du dossier.

La moitié des réacteurs à l’arrêt

Luc Rémont va devoir relever un nombre de défis colossaux, tant financiers qu’industriels, alors que la France fait face à sa pire crise énergétique depuis des décennies. Dossier au sommet de la pile : relancer une production électrique en berne, en raison de problèmes sur certains réacteurs nucléaires, mais aussi de la sécheresse qui a fragilisé la production hydroélectrique.

Sur 56 réacteurs, environ la moitié sont à l’arrêt en raison de problèmes de corrosion ou pour des maintenances, ce qui devrait faire chuter pour 2022 la production à un plus bas historique de 280 TWh. Or tout l’enjeu sera de faire redémarrer suffisamment de réacteurs pour faire face aux pics de consommation, notamment en cas d’hiver très froid.