La chronique de Gaston Carré
Photo: Guy Wolff
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La France est devenue le théâtre de violences extrêmes. Entre les deux: plus rien, plus aucune force politique modératrice.
La chronique de Gaston Carré
La France est devenue le théâtre de violences extrêmes. Face aux débordements la gauche déclare la «guerre civile» tandis que la droite clame que la gauche sème le chaos. Entre les deux: plus rien, plus aucune force politique modératrice.
Par Gaston Carré
Non, la France n’est pas en guerre. Pas même avec elle-même. La France cependant est ce pays particulier où quelques émeutiers peuvent faire accroire une insurrection généralisée.
Il y en France des «minorités actives», il s’agit de groupuscules de quelques centaines de personnes, mais ces personnes-là sont violentes, et leur violence s’exercera quel que soit le prétexte, réforme des retraites ou «méga-bassines», pourvu que devant le prétexte se dresse une escouade de policiers dont on sait qu’inéluctablement ils répondront à la force par la force, quand la violence sera telle qu’elle ne pourra être maîtrisée à fleurets mouchetés.
Donc des «minorités actives» d’un côté, les «flics» de l’autre, et entre les deux des affrontements d’une violence affligeante, sous l’oeil de caméras qui en élaborent l’iconographie hypertrophiée. Une troisième partie en effet entre en scène: l’appareil médiatique, qui se rend sur le champ de bataille comme on va à un spectacle pyrotechnique, avec une complaisance qu’un jour il faudra analyser.
"Das nächste Mal kommst du ins Krankenhaus“
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Intervient une quatrième partie: la gauche «extrême», qui sur les gradins de l’Assemblée, aux micros des médias, déclare rien moins que la «guerre civile», ce qui fournit un surcroît d’ardeur à la fois aux casseurs et aux forces de l’ordre appelées à les contenir, tout en jetant dans la bataille la droite dure qui pour sa part clame que la France est livrée au chaos et que le chaos c’est la gauche, fustigée pour la «complicité» dont elle fait preuve face aux débordements, pour son inclination à attiser l’incendie.
Les extrêmes au feu et plus personne au milieu.
C’est une sorte de dialectique à cinq bandes donc qui se déploie en France, qui pourrait paraître dérisoire si la moindre étincelle ne suffisait à y mettre le feu. Et quand la dialectique brûle il n’y a plus ni rien ni personne pour l’éteindre, les pompiers étant caillassés par les casseurs, les policiers dans les ambulances tandis que la gauche extrême se bat contre la droite dure et vice versa.
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Veut-on dire par là que rien ne justifie les fureurs actuelles en France? Non. On veut juste dire que très rares sont les Français prêts à jeter un cocktail molotov sur une estafette de policiers. Et observer, aussi, qu’entre incendiaires des deux bords, dans l’arène politique, il n’y a plus d’instance médiane qui puisse apaiser les flammes, comme si le pays entier, en somme, n’était plus livré qu’à ses inclinations les plus extrêmes.
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