Luxembourg
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le changement climatique est une réalité au Luxembourg

Le Statec livre des réponses aux sept questions clés qu’il s’est posées pour la publication intitulée L’Environnement en chiffres. (Photo : didier sylvestre)

Une nouvelle publication du Statec démontre que la température mensuelle augmente en moyenne de 0,9 degré depuis 1991. La sécheresse s’intensifie, tout comme la perte de biodiversité.

Le climat change-t-il au Luxembourg ? C’est une des questions que le Statec pose dans sa plus récente publication consacrée à l’environnement. Au vu des récents événements météorologiques extrêmes (tornade, inondations historiques, etc.), la réponse semble claire. Désormais, les chiffres récoltés viennent le confirmer : oui, le changement climatique est présent au Luxembourg.

Deux indicateurs de longue durée sont pris en compte : l’évolution des températures et celle de la pluviosité. Premier constat : «Les températures moyennes mensuelles relevées pendant la période 1991-2020 sont supérieures aux moyennes de la période 1961-1990, et ce, pour tous les mois.»

Des différences moins significatives en septembre

Plus précisément, les températures mensuelles augmentent en moyenne, de 0,9 °C depuis 1991. Le phénomène est encore plus accentué en été. Les mois de juillet ont été, en moyenne, plus chauds de 1,4 °C entre 1991 et 2020 que lors des trente années précédentes. «Par contre, les différences sont moins significatives en septembre», indique Olivier Thunus, l’auteur de la publication L’Environnement en chiffres.

En ce qui concerne la pluviosité, «la tendance n’est pas aussi claire». «Ces 30 dernières années, les hivers étaient plus humides et les printemps plus secs par rapport à ceux de la période 1961-1990», constate le Statec. Néanmoins, le surplus de précipitations pendant les mois hivernaux ne peut pas compenser la sécheresse qui s’accentue au printemps. «Les nappes phréatiques se remplissent bien davantage en mars et avril qu’en décembre et janvier», avance Olivier Thunus.

Les émissions de CO2 en baisse de 28 %

Le lien entre réchauffement climatique et émissions de gaz à effet de serre est également établi. La bonne nouvelle est que le Grand-Duché a su réagir au fil de ces dernières années. Après une nette hausse entre 2000 et 2005, le total annuel de CO2 émis a baissé de 13 millions de tonnes en 2005 à 9,4 millions de tonnes en 2021, soit un recul de 28 %. «Je tiens néanmoins à rappeler que l’objectif fixé à l’horizon de 2030 est une réduction de 55 %», ajoute le statisticien. Il ne reste, donc, plus que sept ans au Grand-Duché pour doubler quasiment la réduction des émissions de CO2 réalisée auparavant sur une période de 17 ans.

Les transports, y compris le tourisme à la pompe, restent le plus important facteur en matière d’émissions de gaz à effet de serre (52 % en 2021). En attendant, la biodiversité souffre, avec notamment un record négatif de 15,4 % des arbres qui ne sont pas endommagés. En 1985, la forêt luxembourgeoise était encore saine à 79 %.

La consommation des ménages est aussi en cause. Si les émissions de dioxyde de carbone par tête d’habitant ont pu être ramenées à 14 tonnes par an (2020), l’empreinte carbone – qui inclut le CO2 émis à l’étranger – est en hausse, à 18,7 tonnes. «La recommandation est d’arriver à 1,5 tonne de CO2 par habitant», souligne Olivier Thunus.

www.statec.lu

Croissance en hausse, émissions en baisse

S’agit-il d’une piste pour rapprocher le Luxembourg de la neutralité carbone, son objectif pour 2050? C’est trop dire, mais les chiffres récoltés par le Statec font état d’un découplage entre la croissance économique (PIB) et les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit d’un élément intéressant dans le débat politique sur la nécessité de limiter la croissance du Grand-Duché.

En clair, les gaz à effet de serre sont, rapportés au PIB, en nette baisse depuis 2005. Cette année-là, la valeur calculée était encore de 429 tonnes de CO2 par million d’euros de PIB. Ce chiffre s’est graduellement abaissé pour atteindre une valeur de 140 tonnes en 2020.

Un phénomène semblable est d’ailleurs à constater au niveau des ressources. Depuis 2010, «les courbes (…) de la consommation de matières et du développement du PIB se séparent clairement, même si la consommation peut toujours varier».

Tout cela n’empêche pas que l’empreinte carbone et matérielle du Luxembourg reste trop élevée.