Luxembourg
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Le mystère covid décrypté

Selon l’étude, l’apparition d’un covid long serait liée au degré de gravité initial de la maladie.

L’étude luxembourgeoise CoVaLux a permis de déceler pour la première fois différents types de covid long. Elle a aussi tenté de comprendre son origine.

Une étude luxembourgeoise révèle que le covid long n’est pas une maladie unique, mais peut prendre diverses formes avec des symptômes et des traitements potentiels différents. Un consortium d’institutions de recherche grand-ducales a cherché à identifier les facteurs pouvant contribuer aux variations de la gravité de l’infection par le Covid-19 et des symptômes qui lui sont associés.

L’étude «CoVaLux» (Covid-19, vaccination et conséquences sanitaires à long terme du Covid-19 au Luxembourg) a été coordonnée par Research Luxembourg et un consortium d’institutions de recherche luxembourgeoises : le Luxembourg Institut of Health (LIH), l’université du Luxembourg, le Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB), l’Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL), le Laboratoire national de santé (LNS), le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser), le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), le Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le Centre hospitalier neuro-psychiatrique (CHNP), le Rehazenter (Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation) et le Domaine thermal de Mondorf-les-Bains.

Dans leur étude, les équipes ont pu montrer, grâce aux données recueillies auprès des habitants du Grand-Duché, que les personnes ayant connu des cas modérés à sévères d’infection aiguë par le Covid-19 étaient plus susceptibles de connaître une fréquence et une charge accrues de symptômes après 12 mois. Des symptômes qui ont un impact notable sur la qualité de vie, explique le LIH dans un communiqué de presse.

Pas un seul covid, mais des covid

L’infection par le Covid-19 se manifeste par un large éventail de symptômes, dont le type et l’intensité varient et qui se traduisent par des résultats très différents pour les patients affectés.

L’un des résultats qui est devenu de plus en plus clair au cours de l’année écoulée est l’apparition de symptômes persistants après l’infection aiguë initiale, ce qui a été largement appelé «covid long». Bien qu’il s’agisse d’un résultat potentiel bien connu du Covid-19, on en sait encore peu sur cette maladie, ce qui laisse aux chercheurs de nombreuses questions à résoudre.

L’étude CoVaLux a fourni des résultats importants qui contribuent à améliorer la compréhension et les impacts à long terme du Covid-19, tout en permettant d’améliorer les soins aux patients.

Dans son premier travail publié, dirigé par le Dr Guy Fagherazzi, directeur du département de la santé de précision au LIH, le consortium a étudié l’association entre la gravité de l’infection initiale par le Covid-19 et la fréquence et la charge des symptômes chez les patients 12 mois plus tard.

Parmi les 289 participants adultes qui ont rempli entièrement le questionnaire sur douze mois, près de 60 % ont signalé au moins un symptôme, avec une moyenne de six symptômes. Ceux-ci pouvaient aller de la fatigue et de l’essoufflement, plus connus, à des problèmes moins connus comme la perte de mémoire et les problèmes gastro-intestinaux.

Si l’on considère que plus de 580 millions de cas de Covid-19 ont été diagnostiqués dans le monde jusqu’à présent, cela indique qu’un nombre significatif de personnes pourrait être confronté au covid sous une forme ou une autre, précise le LIH.

L’étude a constaté que les volontaires qui avaient subi une infection initiale modérée ou sévère au Covid-19 étaient plus de deux fois plus susceptibles de présenter des symptômes longs de covid après un an que ceux qui avaient subi une infection légère ou qui avaient été asymptomatiques au départ.

En outre, les personnes souffrant d’une infection modérée à sévère présentaient en moyenne six symptômes de plus que celles qui avaient été asymptomatiques au départ. Ces résultats indiquent que le covid long et sa gravité sont fortement liés à la gravité de l’infection initiale, où un cas plus grave de Covid-19 pourrait augmenter de manière significative ses chances d’avoir plus de symptômes qui durent plus longtemps.

Un autre résultat frappant de l’étude a été la capacité des chercheurs à voir des schémas dans les symptômes des participants, ce qui suggère que le covid long est probablement constitué de plusieurs sous-catégories plutôt que d’une seule maladie.

En observant comment les symptômes avaient tendance à se regrouper chez les individus, il a été possible de se faire une idée de la manière dont ces sous-catégories se présentent.

Par exemple, la perte du goût et de l’odorat semble caractériser un type de covid long, tandis qu’un autre pourrait être mieux décrit par des symptômes gastro-intestinaux comprenant des nausées, des diarrhées, des brûlures d’estomac et d’autres douleurs abdominales. Ces informations pourraient s’avérer extrêmement utiles pour les chercheurs qui s’évertuent à mieux définir la maladie et à développer des thérapies efficaces.