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Maison relais à Dippach : «Nous sommes complémentaires de l’éducation formelle»

La maison relais de Dippach est un espace ouvert où les enfants circulent librement. (photos Julien Garroy)

La maison relais de la Croix-Rouge à Dippach offre la possibilité aux enfants d’être autonomes dans leur développement et leur épanouissement.

Passer les portes d’une maison relais équivaut à se replonger en enfance. À Dippach, l’univers coloré de la structure ne loupe pas le coche. Se présentant comme un espace bienveillant et ouvert pour les enfants, la maison relais est un lieu d’éducation non formelle, propice au développement des enfants. Salles à thème, restaurants à buffet et divers projets mis en place… Tout y est fait pour que «l’enfant déploie ses ressources et ses intérêts», explique Cliff Hever, chargé de direction au service Maisons relais et crèches de la Croix-Rouge.

En tout cas, c’est l’engagement que les équipes de la Croix-Rouge tiennent. Portée par Stéphanie Juncker, la maison relais de Dippach en est un bon exemple. Elle accueille des enfants de 3 à 12 ans. Deux étages leur sont offerts : l’un pour les plus petits, de 3 à 6 ans, et l’autre pour les plus grands. «C’est un espace ouvert, ils peuvent circuler comme ils le veulent», indique la responsable. Et elle ne croit pas si bien dire. Ils sont nombreux, les joyeux petits lurons, à courir dans les grands couloirs du lieu. Ils se rendent dans les différentes salles qui leur sont proposées. Une salle des médias, une salle de détente, un atelier créatif, une salle de construction ou même une salle de jeu de rôle… Les enfants ont l’embarras du choix. Chaque espace propose son petit univers particulier.

Cliff Hever et Stéphanie Juncker veillent avec bienveillance sur les enfants.

«Chaque chose est à une place précise», montre Cliff Hever. Les espaces sont en effet préparés astucieusement par les éducateurs. Ils prennent les idées et les besoins des enfants pour aménager les salles. L’objectif étant d’inviter les petits à utiliser l’environnement qui les entoure, sans les diriger et en faisant en sorte que leurs choix fonctionnent. En salle de rôle par exemple, un espace vétérinaire a été créé, avec trois peluches de singes trônant fièrement sur la table. «Peut-être que la semaine prochaine, cet espace deviendra un bureau de vacances !», sourit le chargé de direction. Mais peu importe la salle et son aménagement, tout est fait dans le souci de respecter l’un des rôles principaux des maisons relais : celui de l’éducation non formelle.

«Les enfants sont autonomes»

La Croix-Rouge est l’un des principaux acteurs de l’éducation non formelle au Grand-Duché, dont le cadre de référence est défini par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. La société luxembourgeoise tient 15 maisons relais, 6 crèches et 3 structures pour enfants réfugiés. Ce qui représente 500 employés et 4 500 enfants. À Dippach, ils sont un peu plus de 300 à être accueillis en dehors des horaires scolaires. «Nous sommes complémentaires de l’éducation formelle donnée par l’école», ajoute Stéphanie Juncker.

Comment ça fonctionne exactement? C’est tout simple : l’enfant est autonome, il peut choisir ce qu’il veut apprendre. Et autant dire qu’à la maison relais, beaucoup de choses lui sont rendues possibles. «Le cerveau d’un enfant est malléable et dynamique», souligne Cliff Hever. Par exemple, avec les constructions en Kapla, les enfants développent leur imagination, mais progressent aussi en mathématiques et en gestion de projets collaboratifs. Et avec les différentes salles, ils apprennent à s’adapter aux environnements. «Les enfants sont très compétents.»

Les enfants peuvent choisir d’apprendre les choses qu’ils veulent.

Le rôle des équipes de la Croix-Rouge est d’accompagner les enfants dans leur développement, et de leur en donner les ressources nécessaires. Chacun éducateur est spécialisé dans un ou deux thèmes, qui l’intéressent bien sûr, pour permettre un véritable échange entre lui et les enfants. Et ce, en adoptant toujours un comportement respectueux et intéressé envers les petits. «Pour avoir accès aux enfants, il faut construite une relation proche et de confiance!» La liberté des enfants est donc gérée et cadrée, pour prévenir des incidents et offrir un cadre de qualité. Et tout cela fonctionne sur les valeurs humanitaires de la Croix-Rouge, qui met en avant «la bienveillance et la bientraitance».

«Ils s’engagent pour le bien-être des autres»

Pour développer les compétences sociales des enfants, la maison relais de Dippach a mis en place différents projets. Déjà, l’équipe encadrante a mis en place un «comité des enfants». Ce petit groupe fonctionne comme de vrais représentants. Choisis par votes, ils ont la responsabilité de la vie commune et sont en relation avec le collège échevinal pour proposer leurs idées. Ainsi, ils partagent les réclamations des autres enfants et développent des projets. «Ils s’engagent pour l’intérêt des autres», explique Stéphanie Juncker. «Ils créent directement leur environnement. Leur bien-être est lié à leur participation», ajoute Cliff Hever. Et les adultes les prennent au sérieux. «Il est important de réagir à leurs demandes.»

Dans la même veine, la maison relais a lancé en 2022 le projet «S-Team». Créé par le Service national de jeunesse (SNJ), le projet a pour but d’améliorer le vivre-ensemble dans les établissements scolaires et d’accueil via la «médiation par les pairs». Concrètement, au sein de la maison relais de Dippach, le projet a formé quelque 15 enfants volontaires pour «développer leur courage civique et leurs valeurs humanitaires». Ils veillent au bien-être des autres enfants et se portent présents pour les écouter. Ensuite, ils se tournent vers les éducateurs pour faire remonter les problèmes.

Et sur une note plus légère, la maison relais a introduit un projet de poulailler. Les enfants ont pu suivre le développement d’un œuf jusqu’à la poule. Le but étant de les responsabiliser au bien-être des animaux et à l’entretien d’une telle structure. «Les enfants adorent s’occuper des poules !»