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Mobilisation Luxair : 700 à 800 salariés marchent sur le Kirchberg

La manifestation est partie du Glacis à 8 h. (Photo Sophie Wiessler)

Ce lundi matin, plusieurs centaines de salariés de la compagnie aérienne Luxair ont manifesté entre le Glacis et le Kirchberg. Charge de travail excessive, frustration, ras-le-bol, les employés, à bout, ont voulu faire entendre leurs voix.

07h.- Les premiers bus acheminent les salariés au Kirchberg

Plus d’une heure avant le début officiel de la manifestation, place du Glacis, les premiers salariés de la compagnie aérienne sont acheminés en bus au Kirchberg. Il s’agit majoritairement d’employés sortants de poste de nuit. D’autres doivent encore rejoindre la place du Glacis un peu plus tard.

«Les salariés sont motivés. C’est important pour tout le monde d’exprimer son désaccord, car ça fait des mois qu’on attend des actions et que rien ne se passe», rappelle Michelle Cloos, secrétaire centrale du syndicat Aviation civile de l’OGBL, qui mise sur davantage de participants qu’au dernier piquet en 2020, où 300 personnes s’étaient regroupées.

07h30.- « On ne demande plus, on impose »

Frank, pilote depuis 32 ans au sein de Luxair, est présent ce lundi matin pour « défendre ses intérêts ». « On est tout le temps à fond, c’est la flexibilité maximale. On ne nous demande plus, on impose. Le respect doit revenir », témoigne-t-il.

Pour lui, la priorité reste le chômage partiel et le dégel des salaires. « Il n’y a aucune raison de maintenir le chômage partiel, ni le gel des salaires ! Nous avons un leasing d’avion qui dure depuis le mois de mai et va perdurer cet hiver. Les avions sont remplis jusqu’au dernier siège, donc si nous ne gagnons pas d’argent aujourd’hui, nous n’en gagnerons jamais. »

Le pilote assure qu’ils ne dépassent pas les limites légales de travail, mais les « atteignent constamment », ce qui rend son job « difficile ». « C’est simple, si rien ne sort de cette réunion tripartite ce matin, nous serons obligés de continuer, les arrêts maladie ne vont pas baisser. Mais je pense que des issues sont possibles. »

Une trentaine de personnels navigants, pilotes, stewards et hôtesses de l’air, a fait le déplacement, ce qui est inhabituel, et témoigne du malaise au sein des équipes.

Pourquoi les salariés de Luxair manifestent ?

▪ Ce lundi matin à 9 heures se tient la tripartite aviation, place de l’Europe. Direction, ministres (notamment Dan Kersch, ministre du Travail et François Bausch, ministre de la mobilité) et syndicats doivent trouver comment sortir Luxair de la crise.

▪ L’ensemble du personnel a été mis à rude épreuve ces derniers mois: entre charge de travail maximale, heures supplémentaires et travail les jours de repos, les 2 800 employés ont comblé, jusqu’à l’épuisement, les plannings à trous dus aux nombreux départs de collègues expérimentés – plus de 330 en deux ans.

▪ Le conseil d’administration de LuxairGroup a décidé de lancer une médiation entre direction et délégation du personnel, en présence du président et sous l’arbitrage de l’ancien procureur général d’État Robert Biever.

Pour tout comprendre ➡ Tripartite aviation : les salariés de Luxair dans la rue ce lundi matin

07h45.- Prêt à faire grève

Martinho sort tout juste de son poste de nuit au Cargo, et confie, en buvant son café : « Le gel du barème est catastrophique, surtout pour les jeunes recrues, car on prend des échelons en début de carrière. Cette mesure était justifiée la première année de Covid, mais plus du tout après. L’activité au Cargo a été énorme. »

Si lui-même n’a jamais fait grève, il se dit prêt à suivre le mouvement, s’il devait être déclenché.

08h15.- Le cortège démarre

Avec la participation de 700 à 800 salariés, selon notre comptage, la mobilisation dépasse les espérances des syndicats, qui tablaient plutôt sur 600 personnes. C’est le double de la participation au dernier piquet de protestation, en 2020.

Les salariés se mettent en route direction la place de l’Europe où auront lieu les discours : « On veut être entendus », scandent certains manifestants.

#Luxair Le cortège se met en route direction la place de l’Europe « on veut être entendus » scandent certains manifestants pic.twitter.com/rf2vfIEBmT

— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) September 26, 2022

08h30.- « L’image et l’attractivité de Luxair sont écornées »

Pour José, travaillant au Cargo depuis 27 ans, c’est surtout l’image de Luxair qui a « beaucoup changé ces derniers temps ». Un « manque de respect », notamment en interne, qui ne facilite pas le recrutement de jeunes employés, qui ne veulent pas rester.

La charge de travail est également « très élevée ces derniers mois, pire qu’avant la crise, avec moins de personnel » pour y faire face. Le « gel des salaires nous impactent directement, tout augmente et on ne nous valorise pas assez ».

#Luxair José, qui travaille depuis 27 ans au Cargo pointe les difficultés de recrutement dû à une image détériorée de la société : pic.twitter.com/VX7LaRfIFB

— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) September 26, 2022

08h40.- La manifestation arrive devant le ministère de la Mobilité

Le cortège vient d’arriver place de l’Europe où se trouve le ministère de la Mobilité. À l’arrivée du vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité, François Bausch, des huées se font entendre. Les syndicats vont commencer leurs discours.

(Photo Sophie Wiessler)

08h50.- Les discours commencent

« Grâce à votre soutien et à l’unité du personnel suite à l’appel du LCGB et des autres organisations syndicales, le LCGB a pu éviter, lors des réunions de la tripartite sectorielle aviation d’automne 2020, le plan de démantèlement social machiavélique à l’encontre du personnel imaginé par la direction Luxair », a rappelé Paul de Araujo, secrétaire syndical du LCGB.

« Au cours de ces 2 dernières années, Luxair a subi une métamorphose totale, tant au niveau du personnel que de l’organisation ou des méthodes de travail, qui ont fortement bousculé l’organisation et les conditions de travail. »

#Luxair « Votre appel à l’aide a été entendu ! Stop à la perversion du chômage partiel» tonne le LCGB pic.twitter.com/aYXQ8ZoztR

— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) September 26, 2022

« Dernièrement, uniquement dans un esprit de gain rapide et de réduction des coûts à tout prix, Luxair a continué à utiliser du chômage partiel, même, à raison d’un nombre insignifiant de jours, lors de l’introduction du Wetlease dans la flotte », continue le responsable syndical.

« Depuis maintenant 2 ans, les salariés de Luxair ont fait preuve d’un engagement et d’un dévouement exemplaires en acceptant des sacrifices personnels parfois considérables, permettant à Luxair de jouer un rôle significatif tout au long de cette crise. »

#Luxair « D’Luxair ass saïn Personal, an d’Personal ass Luxair! » pic.twitter.com/2z9VnFqlVi

— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) September 26, 2022

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La manifestation est partie du Glacis à 8 h. (Photo Sophie Wiessler)

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08h55.- « Travailler plus pour gagner moins, c’est non !

Michelle Cloos, la secrétaire centrale du syndicat aviation civile de l’OGBL, prend à son tour la parole à la tribune. « Vous êtes ici pour montrer que la majorité des salariés demande le respect et de bonnes conditions de travail ».

« Qu’on nous dise que les salariés sont des low performer, qu’on nous dise que le cargo est un shit hole, nous, on va leur dire que c’est grâce à la force quotidienne des salariés, que les avions continuent à voler et que l’activité perdure. »

#Luxair « Ce n’est pas normal de pleurer au travail (…) ce ne sont pas les salariés qui sont responsables du manque d’investissements ! » C’est au tour de l’@OGBL_Luxembourg de s’exprimer ⬇️ pic.twitter.com/b4GvQgpYAK

— Le Quotidien (@le_quotidien_lu) September 26, 2022

L’OGBL fait front commun avec le LCGB et le NGL-SNEP pour demander la reconnaissance du travail des salariés, à travers le dégel des salaires, l’arrêt immédiat du recours au chômage partiel, l’allégement de la charge de travail et la réinstauration du dialogue social : « la crise est finie, que les mesures de crise finissent aussi ».