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Retraites en France : nouvelle journée de manifestation

L'opposition à la réforme des retraites du gouvernement français ne semble pas s’essouffler pour le moment. (Photo archives AFP)

Un 2e round encore plus « massif » ? Des centaines de milliers de Français devraient à nouveau manifester et faire grève mardi contre la réforme des retraites, les syndicats espérant une mobilisation au moins équivalente à celle du 19 pour faire plier le gouvernement sur son projet phare.

En France, ce mardi, la grève s’annonce très suivie dans les transports avec une circulation des métros et RER « très perturbée » en région parisienne, de même que celle des TGV. La situation est encore plus difficile pour les trains régionaux, et le trafic des Intercités est quasiment à l’arrêt.

A Bordeaux, où la gare était peu fréquentée mardi matin, les panneaux d’affichage annonçaient le prochain train pour Paris à 8h46. Cheikh Sadibou Tamamate, 36 ans, devait prendre le train aux alentours de 5H00 mais « malheureusement il a été annulé, donc je suis arrivé beaucoup plus tôt », explique-t-il, pour avoir une chance d’en prendre un ce matin. Il avait été prévenu la veille.

Assis sur un siège de la gare, ordinateur sur les genoux, Guillaume Chaux, 32 ans a lui eu la mauvaise surprise de voir son train annulé en arrivant. Il devait aller à Londres. « Je suis en train de voir avec une autre application de voyage pour pouvoir changer mon train. Je n’avais eu aucune info », déplore-t-il.

Premiers cortèges pour 10 h

Dans les cortèges, dont les premiers s’élanceront dès 10 h, « je pense qu’il y aura largement autant de monde » que lors de la journée du 19, « en tout cas je le souhaite », a déclaré lundi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, en première ligne contre la réforme depuis sa présentation le 10 janvier. « On espère faire encore plus fort le 31 », avait affirmé la semaine dernière son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

En retrait sur ce dossier, le président de la République Emmanuel Macron, qui joue en partie son quinquennat sur cette réforme, l’a jugée lundi « indispensable » lors d’une conférence de presse à La Haye. La journée du 19, à l’appel des huit principaux syndicats français, avait réuni selon les autorités 1,12 million de manifestants, plus de deux millions selon la CGT, opposés au recul de l’âge de départ à 64 ans.

1,2 million de manifestants attendus

Cette fois-ci, 1,2 million de manifestants sont attendus en fourchette haute dont 100 000 à Paris, selon une source policière. Les cortèges devraient à nouveau être fournis dans les petites villes.

« Je fais grève en soutien, parce que quoi qu’il arrive je vais partir tard, 67 ans pour avoir une retraite confortable (…) Je pense que c’est un mouvement qui va au-delà de la retraite. C’est aussi sur une certaine vision de la société », a témoigné lundi auprès de l’AFP Martine Beugnet, professeur des universités, 59 ans.

Onze mille policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4 000 à Paris, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, souhaitant que les marches se déroulent comme il y a 12 jours « sans incident grave ». Mille à deux mille Gilets jaunes et 200 à 400 ultras sont attendus dans la capitale.

Le gouvernement durci le ton

Une intersyndicale doit se réunir à partir de 18 h au siège de FO pour décider des suites du mouvement, et probablement annoncer au moins une nouvelle journée de mobilisation. La CGT, FO et Solidaires souhaitent des grèves reconductibles, comme en ont déja décidé certains syndicats, par exemple dans l’énergie et l’éducation.

Mardi, les syndicats enseignants prévoient 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. « La Première ministre ne peut pas rester sourde à cette formidable mobilisation qui s’est créée le 19 », a estimé Laurent Berger lundi.

Pris en étau entre la mobilisation de la rue et la virulence des oppositions à l’Assemblée, où le projet est débattu depuis lundi, le gouvernement a durci le ton ce week-end, M. Darmanin dénonçant « le profond mépris de la valeur travail » d’une partie de la gauche, et la volonté de la France insoumise de « bordéliser » le débat.

L’adhésion pour la réforme recule

Elisabeth Borne a elle joué la carte de la fermeté, affirmant que le recul de l’âge n’était « plus négociable », même si des mesures en faveur des femmes, plus impactées par la réforme que les hommes, sont envisagées.

Pour l’exécutif, la bataille de l’opinion « est très mal engagée », selon Frédéric Dabi, de l’institut de sondages Ifop. « Au fur et à mesure que les Français entrent dans la connaissance de la réforme, l’adhésion recule » dans les sondages, a-t-il souligné dimanche.