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[Ski alpin] Le ski doit moderniser son image figée depuis « 20 ou 30 ans »

« Nous voulons attirer une audience plus jeune » : Christian Salomon, nouveau directeur media et marketing de la Fédération internationale de ski (FIS), a pointé le besoin de modernisation à l’écran du ski alpin, en pleine crise des droits télé. Interview.

Le ski alpin est-il un sport « vieux jeu » ?

Christian Salomon : Pas nécessairement, c’est un sport difficile à comparer à d’autres disciplines. Historiquement, ce sport a été porté par le tourisme, par le matériel. Donc, on ne peut pas tout changer du jour au lendemain. Notre force actuelle est d’avoir une large diffusion sur des chaînes gratuites (NDLR : par exemple en Autriche ou en Suisse, des marchés majeurs pour le ski). Peu de sports ont une telle exposition. Dès lors, on ne peut pas traiter le ski comme un sport de chaîne majoritairement payante, comme le tennis, le golf ou la Formule 1. Mais nous devons changer des choses qui sont restées les mêmes depuis 20 ou 30 ans. À l’écran, peu de choses ont évolué depuis les championnats du monde 2003.

La FIS pousse actuellement pour centraliser la vente des droits télé et marketing. Qu’est-ce que cela changerait ?

À cause de la non-centralisation des droits, nous ne pouvons malheureusement pas développer notre présence digitale, nous ne pouvons pas offrir de plateforme OTT (service par contournement, sans passer par un opérateur) dans des pays qui ne comptent pas d’accords de diffusion, nous ne pouvons pas diffuser de contenus sur les réseaux sociaux, ou même fournir du contenu à nos sponsors. Nous voulons attirer une audience plus jeune, notamment sur les plateformes digitales, et proposer d’ici à quelques années une plateforme OTT capable de diffuser en streaming dans le monde entier, avec des accords d’exclusivité.

Comment comptez-vous améliorer la production TV ?

Nous avons déjà de bonnes productions TV, en Autriche ou en Suisse par exemple, mais il nous faut cela partout. Il faut introduire une qualité de production standard, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, par rapport aux caméras, aux drones… L’image a besoin d’être beaucoup plus divertissante. Une expérience TV moderne met en lumière les sportifs, et offre une meilleure compréhension de l’événement au public, par exemple avec les données diffusées en direct comme en Formule 1. Nous voulons également atteindre de nouveaux marchés comme la Chine. Après les Jeux olympiques de Pékin, nous devons continuer de proposer des compétitions en Chine.