[Tennis] Le Luxembourg dicte sa loi

COUPE DAVIS En venant à bout de l’Afrique du Sud (4-1), les Luxembourgeois ont gagné le droit d’évoluer au sein du Groupe II mondial. Bravo messieurs !

Mission accomplie ! Ce fut dur, ce fut stressant mais au bout du compte, Alex Knaff, Chris Rodesch, Raphaël Calzi et Gilles Kremer peuvent exulter. Devant un public venu en nombre, la bande de Gilles Muller a dominé l’Afrique du Sud au terme d’un week-end riche en spectacle (4-1). Une victoire synonyme d’accession au Groupe II mondial pour les joueurs du Grand-Duché après cinq années de disette.

«C’est sûr que nous sommes sur la bonne voie! Il y a trois ans, je pense que nous n’étions pas prêts pour la montée et pareil lors de l’année où on a joué à Chypre (2021). L’année dernière, on avait vraiment envie de monter et on avait réussi. Cette année, on a de nouveau répondu présents : cela montre qu’on a largement le niveau!», apprécie l’ancien n° 21 mondial.

En bon chef de file, et malgré un temps d’adaptation dû à une légère anxiété légitime à ce genre d’évènement qui lui a coûté la première manche, Alex Knaff (608^e à l’ATP) montre le chemin à suivre aux siens en glanant le premier point du week-end face au 687^e joueur mondial Alec Beckley (4-6, 6-3, 6-3).

«Je pense que ça s’est vu que j’étais un peu stressé au début. Ce sont des conditions spéciales, la Coupe Davis c’est quelque chose de très important. Je ne m’attendais pas à autant de monde! J’ai été un peu pris par les émotions et j’ai eu du mal à imposer mon jeu. Lui a bien saisi le coup, c’était fort ce qu’il a fait dans le premier set», explique-t-il.

Mené et rapidement breaké par la suite, le récent lauréat du tournoi de Manacor retrouve sa première balle qui lui avait fait défaut jusqu’alors, se rebelle et lâche les chevaux. Le n° 1 luxembourgeois fait douter son adversaire très solide jusqu’à présent et inverse totalement la tendance.

«J’ai eu confiance en mon jeu, j’ai continué à me battre sur chaque point et à un moment donné, je sentais que ça tournait, et que lui avait un peu de mal physiquement. Je sentais que je prenais le dessus et ça m’a donné de la confiance, j’étais de plus en plus agressif et à la fin ça s’est bien passé», savoure le joueur de 25 ans.

Voilà le Luxembourg lancé sur de bons rails ! C’est donc en position de force que Chris Rodesch, casquette vissée sur le crâne, entre sur le court pour défier Kris Van Wyk (516^e). Pourtant 200 places derrière au classement mondial, le grand Luxembourgeois, bien aidé par son service de plomb sur lequel il ne concédera pas la moindre balle de break, terrasse le Sud-Africain et boucle l’affaire en 1 h 21 de jeu (6-4, 6-4). «Je suis très content de mon service, j’ai vraiment bien alterné en étant très précis», souligne-t-il.

Avant la journée d’hier, les joueurs du Grand-Duché, en bonne posture, ne sont donc plus qu’à une seule victoire de se hisser dans le Groupe II mondial. «On peut dire que c’est un bon début. Après, je pense que c’est très important de rester dans la rencontre. C’est un peu comme au foot, c’est la première mi-temps. Il reste une journée et il faut encore gagner un point. Il ne doit pas y avoir de relâchement parce que ça peut aller très vite, ça peut vite tourner à 2-1», prévenait Gilles Muller.

Malgré une belle prestation, les deux acolytes Alex Knaff et Chris Rodesch ne parviennent pas à sceller le sort de la rencontre durant le double. Il faut dire que la paire visiteuse compte une arme de taille dans ses rangs en la personne de Raven Klaasen. Le spécialiste maison de la discipline et son associé Beckley réussissent à remettre les leurs dans la partie (4-6, 7-5, 3-6).

Après quelques minutes de répit seulement, Alex Knaff est de retour sur le terrain pour enchaîner à nouveau en simple, contre Kris Van Wyk cette fois. Un peu émoussé physiquement, le 608^e joueur mondial se retrouve rapidement en difficulté dans la première manche.

Mais comme la veille, le droitier au mental d’acier redresse la barre et s’envole vers un nouveau succès sous les acclamations du public (3-6, 6-3, 6-4). Une belle revanche pour lui. «J’ai pris pas mal d’expérience au cours des dernières années, j’ai pris confiance en mon jeu. Il y a deux ans, j’ai fait une Coupe Davis horrible à Chypre, je n’avais aucune confiance en moi. Je n’avais pas fait un bon match et aujourd’hui je suis vraiment content de la différence entre ces deux années», se félicite-t-il.

Si la victoire est déjà assurée, Raphaël Calzi se fera un malin plaisir de venir conclure ce week-end en beauté face à Devin Badenhorst (6-4, 7-5). Désormais, le Luxembourg attend de connaître son futur adversaire qu’il affrontera en septembre prochain.