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[Turquie] Adel Bettaieb : «Quand je pense qu’on parle de « big one » à Istanbul…»

Un drame qui a secoué Olivier Thill et Adel Bettaieb. (Photo : afp)

Alors qu’un gardien de but de D2 a été déclaré mort dans le séisme survenu en Turquie et en Syrie, Adel Bettaieb et Olivier Thill nous ont raconté leurs derniers jours au cœur du drame.

«J’ai dormi comme un bébé.» Olivier Thill n’est pas certain de ne pas avoir ressenti les deux terribles secousses qui ont frappé la Turquie et la Syrie, dans la nuit de dimanche à lundi, mais pour l’ancien milieu de terrain niederkornois, installé à Luxembourg, c’est comme si elles n’avaient pas existé. Elles ont pourtant fait peur jusqu’à Chypre et au Liban. Pas à Adel Bettaieb, l’ancien attaquant dudelangeois : «On était loin de l’épicentre. Tout ce qu’on a eu, nous, c’est énormément de vent.»

Les deux anciens pensionnaires de DN, pourtant, sont visiblement éprouvés par le drame qui frappe leur pays d’accueil. Tous deux, dès lundi, ont regardé des coéquipiers faire le siège de leurs téléphones afin de tenter de joindre des proches («Certains coéquipiers ont leurs familles là-bas. L’ambiance ? Elle n’est pas géniale…», a constaté «Oli») vivant dans les zones sinistrées. «On est dans un pays où les gens sont très nationalistes, observe également Bettaieb. Une très grande solidarité s’est déclenchée. Beaucoup de gens sont partis là-bas pour aider parce que ce séisme est vraiment tombé au mauvais moment : il fait dramatiquement froid là-bas!»

Ukraine, blessure, exclusion, séisme… dur pour «Oli»

Le gouvernement turc a très logiquement annulé toutes les compétitions sportives et au-delà des entraînements qui restent au programme, Thill et Eyüpspor, Bettaieb et Ümraniyespor, en sont aussi réduits à suivre cette catastrophe de loin en se disant que cela aurait pu être eux, ensevelis sous les décombres. «Il y a énormément de sportifs qui étaient là-bas, relate Olivier Thill, et qui n’ont pas encore été retrouvés, dont ce gardien…» Ce gardien, c’est Ahmet Eyüp Türkaslan, retrouvé mort hier. Une disparition qui a forcément un impact énorme pour les deux clubs accueillant des «Luxembourgeois» : Türkaslan était sur le banc avec Malatyaspor contre Thill et ses coéquipiers il y a seulement deux semaines, en championnat, tandis qu’il évoluait encore avec Ümraniyespor jusqu’à l’été 2021.

L’information a secoué encore un peu plus une Süper Lig en deuil. Et coupé encore un peu plus les jambes d’un Olivier Thill qui, décidément, les accumulent depuis un an. Entre son départ en catastrophe d’Ukraine lors de l’invasion russe, en février 2022, sa blessure qui l’a éloigné six mois des terrains, son exclusion de la sélection nationale par un Luc Holtz pas enclin à le réintégrer, il n’en sort pas : «Là, c’est vrai que ça commence à faire beaucoup. Mais j’essaye de rester positif : je vais enfin bien physiquement, je suis prêt à jouer et même si on a eu une reprise compliquée, on va aller chercher la montée.» D’autant qu’il lui restera un an de contrat cet été et que jouer en D1 turque est sa nouvelle priorité. «Mais je dois faire des stats.»

Adel Bettaieb entre «peur» et «truc de fou»

Adel Bettaieb a, lui, des perspectives moins attrayantes. Le maintien en D1, pour la lanterne rouge qu’est Eyüpspor, n’affecte pas totalement son temps de jeu et son évolution personnelle. Lentement, il commence à penser à la suite, malgré l’année de contrat qu’il lui reste. D’autant qu’en novembre, il était apparu dans une pré-liste tunisienne de 40 joueurs en vue du Mondial, sans être retenu puisque alors dans le creux en club. «Mais c’était déjà un truc de fou d’être là alors que trois mois plutôt, j’étais encore au F91! Mais je ne me fixe aucune limite et j’espère bien être rappelé!»

Vers un changement de cap pour aller encore plus haut ? Rien à voir avec le séisme. Pourtant, depuis 48 heures, le Tunisien gamberge un peu : «Ça fait peur parce que la plus grosse zone sismique, elle est dans les alentours d’Istanbul et qu’ils attendent ce qu’ils appellent le « big one«  pour bientôt. Il y a 16 millions de personnes dans cette ville et de hauts immeubles tous les vingt mètres qui ne répondent pas tous aux normes antisismiques. Il faut sécuriser, parce que si ça arrive ici…» Lundi, c’est arrivé ailleurs et l’impact est déjà monumental…