Luxembourg
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Une comète rarissime visible dans notre ciel dans la nuit du 1er au 2 février

La comète sera visible entre les constellations de la Grande Ourse et de la Girafe, si le ciel est dégagé bien sûr, indique Guillaume Trap.

Mercredi, la comète C/2022 E3 (ZTF) passera au plus près de notre planète. Une occasion à ne pas manquer : elle ne s’était pas aventurée par ici depuis 50 000 ans!

C’est l’événement astronomique à ne pas manquer : depuis quelques semaines, une comète venue des confins de notre système solaire traverse notre ciel et dans la nuit du 1er au 2 février, elle sera au plus près de notre planète, à une distance de 0,28 année-lumière, soit 42 millions de kilomètres tout de même!

À titre indicatif, la Lune est située à 384 400 kilomètres de la Terre et Mars à 56 millions de kilomètres à son périgée (point le plus proche). «Aucun risque que cette comète ne s’écrase sur la Terre!», assure Guillaume Trap, directeur scientifique du Luxembourg Science Center et astrophysicien de formation.

Potentiellement visible à l’œil nu si le ciel est dégagé, la comète C/2022 E3 (ZTF) sera observable entre les constellations de la Grande Ourse d’une part et de la Petite Ourse et de la Girafe d’autre part. Du 10 au 12 février, elle sera visible à proximité de Mars, aisément reconnaissable à sa couleur orangée.

Pour faciliter le repérage, des applications pour smartphone (comme Stellarium par exemple) permettent d’afficher sur son téléphone la carte du ciel en direct et de savoir ainsi à quoi correspond ce que l’on est en train d’observer.

Les couleurs de la comète verte sont liées à sa composition. Photo : afp

«La Lune risque de gêner la visibilité», prévient toutefois Guillaume Trap, qui conseille d’utiliser des jumelles ou un télescope et la technique de la vision décalée pour mieux profiter du spectacle : «L’astuce consiste à ne pas regarder directement la comète, mais à utiliser la vision périphérique, en décalant légèrement le regard.» Le caractère diffus du point lumineux distinguera la comète des étoiles. «Par contre, on ne verra pas les couleurs», seul du matériel spécialisé permettra de les admirer.

Les couleurs de la «comète verte», petit bloc composé de roche et de glace dont le diamètre est estimé à un kilomètre, sont des indicateurs de sa composition : «La partie verte correspond à la molécule de carbone diatomique. On retrouve ce type de couleur au-dessus d’une bûche se consumant dans un poêle à bois», illustre Guillaume Trap.

«La queue de plasma est quant à elle bleutée : elle est composée de monoxyde de carbone ionisé. Tandis que la queue de poussière blanche correspond à des grains de poussière qui diffusent la lumière du Soleil, un peu comme un nuage.»

Un réservoir à comètes

La comète a atteint sa périhélie, c’est-à dire le point le plus proche du Soleil, le 12 janvier. Elle était alors à environ 160 millions de kilomètres de notre étoile. «À l’approche du Soleil, la comète fond un peu, mais pas suffisamment pour être complètement détruite. Mais évidemment, comme elle perd à chaque fois de la matière, elle ne peut pas effectuer une infinité de passages. Cette perte de matière modifie aussi son orbite. Impossible pour le moment de dire combien de passages il lui reste à effectuer», précise le scientifique.

Pour certains astrophysiciens, C/2022 E3 (ZTF) ne devrait toutefois pas rejoindre le nuage d’Oort, d’où elle vient, et finira probablement éjectée du système solaire après ce passage.

Découverte récemment, le 2 mars 2022, par le télescope Zwicky Transient Facility alors qu’elle passait dans l’orbite de Jupiter, la comète C/2022 E3 (ZTF) est une comète à longue période, c’est-à-dire qu’elle fait partie des comètes mettant plus de 200 ans à effectuer un tour autour du Soleil. En l’occurrence, celle-ci met 50 000 ans.

«Elle vient d’une région située bien au-delà de la dernière planète de notre système solaire, Neptune – et même au-delà de Pluton [reclassée en planète naine en 2006, NDLR] : le nuage d’Oort», explique le scientifique.

Véritable réservoir de comètes, a priori issues des résidus de la formation de notre système solaire, le nuage d’Oort envelopperait tout notre système solaire. «Il y a potentiellement plus de comètes dans ce réservoir qu’il n’y a d’étoiles dans la galaxie», souligne Guillaume Trap.