Luxembourg
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Une pétition réclame une allocation pour éduquer son enfant à la maison

Les ministres sont invités à fournir des chiffres aux députés pour évaluer le système d’éducation non formelle et son coût par enfant. Les parents veulent avoir le choix.  (Photo : alain rischard)

Une pétition réclame une allocation pour les parents qui choisissent d’éduquer leurs enfants à la maison plutôt que de les confier à une structure d’accueil. Il faudrait d’abord comparer les coûts.

Le sujet revient à intervalle régulier sur la table et les pétitions en relation avec l’éducation des enfants sont celles qui fleurissent le plus, détrônant celles qui défendaient le télétravail, selon la présidente de la commission, Nancy Kemp-Arendt. Certaines obtiennent le succès qui les mènent jusqu’au débat à la Chambre des députés, comme celle de jeudi, réclamant pour les parents une part des subventions qui reviennent aux structures de l’éducation non formelle.

Autrement dit, accorder une allocation parentale pour ceux qui désirent éduquer leurs enfants à la maison plutôt que de les confier toute la journée à une structure d’accueil, type crèche ou maison relais. Le pétitionnaire, Luc Firmin Martiny, qui a réussi à rassembler 5 096 signatures, est venu hier pour parler «équilibre» et «choix».

Ne pas «diaboliser» les structures d’accueil

Cet aspect de la prise en charge des enfants a déjà été débattu par les députés et le pétitionnaire ne veut surtout pas «diaboliser» les structures d’accueil, qu’il estime «nécessaires et utiles». Il est lui-même éducateur et sait que le personnel disponible ne permet pas d’encadrer un enfant comme il devrait l’être. Faut-il plus de personnel alors? Certainement, à croire les chiffres avancés par le pétitionnaire. «En Allemagne, pour les enfants de moins de trois ans, on compte un éducateur pour trois enfants, à Luxembourg, ce sont six enfants par éducateur pour des enfants de moins de deux ans et un seul éducateur encore pour des groupes de onze adolescents jusqu’à 14 ans.»

Ces chiffres, les députés veulent les analyser de plus près et se les faire confirmer, surtout. Puis, ils veulent savoir combien coûte réellement à l’État l’éducation non formelle d’un enfant, comme le demande le député chrétien-social, Jean-Paul Schaaf. À partir de là, ils sont prêts à poursuivre la discussion en commission, le 18 avril. À part le député ADR Fred Keup, persuadé que cette allocation finira par arriver, les autres prennent le temps de la réflexion pour imaginer d’autres alternatives.

330 millions d’euros pour le congé parental

Le problème des députés, c’est d’ignorer ce qui se passe à la maison. «Si certains parents prennent très au sérieux leur rôle, d’autres se contentent de mettre leur enfant devant la télévision », fait remarquer Djuna Bernard. Elle souligne aussi l’intérêt clairement établi des structures d’accueil pour l’égalité des chances, ce que personne ne pourra contester, pas même le pétitionnaire.

Ce qu’il désire, c’est que le gouvernement trouve un système qui permette de compenser financièrement le temps passé avec son enfant. La ministre de la Famille, Corinne Cahen, comme d’autres députés de la majorité avant elle, rappelle l’énorme succès du congé parental pour lequel l’État a déboursé 330 millions l’an dernier contre 75 millions en 2015. «Ce congé parental a été rendu très flexible et peut-être pris sous différentes formes», rappelle la ministre Corinne Cahen. Ce n’est pas encore assez, aux yeux du pétitionnaire qui pense que tous ne peuvent pas en profiter, surtout les plus précaires.

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, remarque que «les inscriptions dans les structures d’accueil ont diminué depuis la réforme du congé parental».

Devoirs pour les ministres

L’État devrait donc trouver un moyen de compenser l’absence au travail, un temps que les parents consacreraient à l’éducation de leurs enfants. Pour donner du temps aux parents, il y a aussi une autre possibilité, celle de «réduire le temps de travail», comme le souffle le député socialiste Mars Di Bartolomeo, dont le parti défend le principe.

«Pour la réduction du temps de travail, je ne sais pas si le patronat serait content avec cette idée, je préfère opter pour un congé d’éducation», répond le pétitionnaire. Soit une «réduction de tâche» compensée par l’État, pour que les parents puissent choisir la manière d’éduquer leur enfant, «un équilibre à trouver entre maison relais et parents», dit-il.

Les députés poursuivront la discussion le 18 avril, comme l’a annoncé la présidente de la commission, Nancy Kemp-Arendt, dont le parti n’est pas opposé au principe de l’allocation parentale. Les ministres Cahen et Meisch ont des devoirs à remplir d’ici là en fournissant des informations concernant l’utilisation des structures d’accueil par les parents, le nombre d’enfants sur liste d’attente pour une place dans ces structures et le nombre d’effectifs disponibles en fonction des tranches d’âge.