Luxembourg
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«World Urban Golf Cup» : le bitume va swinguer à Belval

Les rues de Belval vont devenir, samedi, un gigantesque terrain de golf pour des compétiteurs du monde entier. (photo Alain Rischard)

Après Paris, qui avait accueilli la World Urban Golf Cup en 2018, c’est au tour de Belval de recevoir des golfeurs d’un genre particulier, samedi.

Un brin poussiéreux et réservé à quelques privilégiés, le golf? Les greens arrosés en pleine canicule, l’entre-soi du club-house, la tenue vestimentaire chic, le caddy portant le matériel… il flotte là comme un petit parfum de conservatisme et de bourgeoisie. Mais la World Urban Golf Cup, samedi à Belval, va battre en brèche cette image, car il existe une autre façon de pratiquer ce sport. D’ailleurs, vous avez peut-être déjà croisé, dans les rues de Belval, un club à la main, des golfeurs livrant leur plus beau swing sur… le bitume.

Certains de ces joueurs, qui s’entraînent chaque dimanche matin à Belval, font partie de l’ASBL Rock&Hole, présidée par Patrick Streitz, un homme fort occupé ces derniers jours. Cela fait quatre ans qu’il a entrepris les démarches pour accueillir une Coupe du monde de golf urbain, et à quelques jours de l’événement, il peaufine les derniers détails de cette troisième édition. Dix nations vont s’affronter, soit plus de 60 golfeurs (lire encadré), dans un tournoi de golf particulier.

Les différences entre le golf traditionnel et urbain sont nombreuses. Le parcours, déjà. Ici, pas de green au vert impeccable, mais la rue et ses aléas : les irrégularités du bitume, les obstacles, les piétons, et même les chiens qui s’empressent de voler la balle, sous l’œil du «Hole Marshall». Les coups vont moins loin en ville, jusqu’à 50-80 mètres, et ils sont donnés par des joueurs de tout âge, réunis en équipe de six, souvent d’anciens joueurs de golf traditionnel. Les tenues sont décontractées, parfois fantaisistes. «C’est plus fun, surtout en compétition, mais ça reste toujours un challenge», affirme Patrick Streitz.

«Le golf urbain, c’est l’avenir !»

La différence majeure réside dans l’utilisation du mobilier urbain : les balles doivent atterrir, non pas dans un trou, mais dans le petit cendrier d’une poubelle ou dans un bac à fleurs, toucher une fontaine ou s’arrêter sur un banc. Le matériel est adapté : «Seuls trois ou quatre clubs sont nécessaires, la balle est en caoutchouc, plus petite, plus molle pour ne pas casser des choses», précise Patrick Streitz qui reconnaît, dans un sourire, qu’une bonne assurance est indispensable.

«Le Luxembourg compte une trentaine de joueurs, explique-t-il. Il n’existe pas de fédération dans le pays, contrairement à la France, ni de licence, c’est plus un passe-temps. Auparavant, on s’entraînait un peu partout, dans des terrains vagues, mais le Fonds Belval nous laisse jouer ici.» Un terrain difficile, venteux, mais superbe. Tellement d’ailleurs que l’équipe allemande a demandé si elle pouvait rester le lendemain de la compétition, le dimanche, pour jouer sa qualification aux championnats d’Europe 2023.

Quant à pronostiquer le vainqueur de samedi, Patrick Streitz ne s’y risque pas : «Les Allemands, les Suisses sont forts, mais les Indiens auront eu le temps de s’entraîner sur le parcours, alors tout est ouvert.» La seule chose dont il est certain, c’est que «le golf urbain, c’est l’avenir! Dans quelques années, le golf traditionnel aura du mal à se justifier d’un point de vue écologique. Avec des terrains urbains fixes à des horaires fixes, le street golf va trouver son chemin».

Coupe du monde, mode d’emploi

  • Avec Norman Dick, un champion de golf urbain international, 14 pistes combinant technique et attractivité ont été tracées dans le quartier de Belval, détaille Rock&Hole.
  • Les épreuves débuteront à 9 h et devraient durer jusqu’à 17 h.
  • Dix nations participent : la France – championne du monde en titre –, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, le Danemark, la Hongrie, l’Irlande, la République tchèque, la Suède, l’Inde et, évidemment, le Luxembourg. Deux autres pays (la Corée du Sud et les États-Unis) avaient annoncé leur venue, mais ont rencontré des problèmes d’organisation et seront finalement absents.
  • Six joueurs, 2 par nation, seront répartis sur chacun des 14 trous que compte le parcours, très serré. Ils pourront faire des pauses, quitter le parcours pour se restaurer. En tout, huit heures devraient être nécessaires avant de connaître le nom du nouveau champion du monde.