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À la Une: Donald Trump, une inculpation «historique»

Sans surprise, les médias américains titrent sur la nouvelle fracassante du jour : l’inculpation de l’ancien président pour une affaire de versement et de remboursement de frais juste avant la campagne présidentielle de 2016. Une première historique aux États-Unis.

Candidat déclaré à la Maison Blanche en 2024, Donald Trump est poursuivi pour une affaire de pots-de-vin versés à une ancienne actrice de films pornographiques pour qu'elle cesse d'affirmer qu'ils ont couché ensemble. Le fait de lui verser de l'argent n'est pas illégal en soi aux États-Unis. Sauf que cette somme provenait visiblement de ses fonds pour la campagne de 2016... et n'avaient pas été déclarés. Cette inculpation d'un ancien président est une première dans l’histoire politique américaine. Il est sommé de se rendre à la justice mardi prochain.

Lorsqu'il était à son poste de président, Donald Trump ne cessait de choquer, de surprendre. Mais tout de même. Le New-York Times surjoue la surprise : « Pour la première fois dans l'histoire, un président américain est inculpé pour un crime. Arrêtons-nous un moment et répétons cette phrase : "un président est inculpé pour un crime, pour la première fois dans l'histoire de ce pays" ».

Pour le journal new-yorkais, un tabou est brisé. Certes, des présidents sur la sellette, il y en a eu dans le passé. Qu’on songe à Richard Nixon ou à Bill Clinton. Mais les États-Unis n'ont jamais été aussi proche d'imaginer un de leurs présidents derrière les barreaux. « En réalité, rappelle avec malice le journal, un président américain s'est déjà retrouvé dans une cellule, il s’appelait Ulysses Grant (1869-1877) et avait dévalé trop vite les rues de Washington à cheval. Il s'en était sorti avec vingt dollars d'amende ». Plus sérieusement, le risque est plus grand aujourd'hui pour Donald Trump, car des affaires en cours contre lui, il n'y en a pas une, mais plusieurs.

« Le président des précédents »

Il a été deux fois visés par une procédure de destitution, et c'était déjà une première dans l'histoire. Il semble que les vannes soient bel et bien ouvertes pour le quotidien. Et qu'elles aiguisent les appétits politiques. Le Miami Herald imagine un boulevard pour les ambitions présidentielles du concurrent floridien de Donald Trump à la présidentielle, le gouverneur Ron DeSantis. Dans le même temps, les soutiens de Trump, sa base électorale risque de se montrer encore plus présente et féroce pour juger une justice, considérée forcément comme partiale. C'est d'ailleurs ce qu'a déjà commencé à faire le camp républicain, à commencer par son champion, depuis son réseau social, Truth Social.

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Inquiétudes

Si le Miami Herald parle de vannes ouvertes, le Wall Street Journal voit s'ouvrir la boîte de Pandore. Si on ne connait pas exactement le contenu du dossier qui se trouve sur le bureau du procureur Bragg, il faut espérer qu'il soit bien solide et notamment les preuves afin de convaincre le plus grand nombre, estime le quotidien. La moindre faille donnerait du grain à moudre à ceux qui déjà crient à la manipulation de la justice.

Le risque, poursuit le journal, serait le suivant : voir un procès qui évoque davantage celui d'OJ Simpson en 1995, le joueur de base-ball noir accusé d'avoir tué sa femme. Autrement dit, un moment qui avait surtout cristallisé les passions. Dans une Amérique déjà polarisée à outrance, c'est la dernière chose à souhaiter. Voilà pourquoi, conclut l'éditorial du Wall Street Journal, c'est un « triste jour pour l'Amérique ». à cause du climat politique, un nouveau cauchemar national est [même] à craindre" selon l'analyste politique de CNN Stephen Collinson. Le déroulé des procédures en cours contre Donald Trump comporte des risques immenses, que la justice tranche en faveur ou contre le candidat républicain.

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Un autre président sur la sellette

« Je suis innocent (…) C’est une lutte que je gagnerai parce que la vérité triomphe toujours », rapporte le quotidien local El Universo. Guillermo Lasso, le président de l'Équateur s'est dit « indigné » par les accusations portées contre lui. Mercredi, la Cour constitutionnelle a autorisé le Congrès à ouvrir un procès en destitution à la suite de détournement de fonds présumés dans la gestion de la flotte pétrolière, la FLOPEC entre 2018 et 2020. Il n'était alors pas président. C'est son honneur d'homme qu'il entendait donc défendre devant les caméras de la télévision nationale jeudi soir. Il a fustigé un procès en destitution qui « n'a ni queue ni tête ». Mais pour ses adversaires politiques, cités également dans El Universo, juger le président est une « garantie de stabilité démocratique ».

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