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À la Une: les tensions dégénèrent en Haïti

Après l’annonce par le Premier ministre Ariel Henry d’une augmentation des prix du carburant, les Haïtiens ne décolèrent pas. Bien au contraire. Ils doivent déjà faire face à la mainmise des gangs qui contrôlent une bonne partie du territoire national, violent, kidnappent et tuent. Ils doivent trouver à manger avec une inflation qui dépasse les 30% et une augmentation spectaculaire des prix des produits de base, comme le riz ou l’huile. Dans ce contexte, l’augmentation des prix à la pompe pour acheter de l’essence ou du diesel est le goutte qui fait déborder le vase.

Aux Gonaïves, les manifestants ont pillé ce jeudi les entrepôts de la Caritas et du Programme alimentaire mondial. « À Port-au-Prince, les manifestants ont attaqué le siège de la Télévision nationale d’Haïti », alerte le Miami Herald. Une intervention de la police a pu éviter que le bâtiment soit entièrement saccagé. Une foule en colère s'en est pris à une banque, pillé des entreprises privées et des magasins et a incendié « les bureaux de vente du 4C », l'un des principaux laboratoires pharmaceutiques du pays, rapporte le site internet Juno 7. Difficile de les chiffrer pour l'instant, mais les dégâts sont importants.

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Dans les villes de province d'Haïti, les tensions sont très vives également. Outre les Gonaïves, « un groupe de manifestants a attaqué, ce jeudi 16 septembre 2022, le tribunal de paix de Petite-Rivière-de-Nippes, une localité dans la péninsule sud d'Haïti, et emporté de nombreux matériels », détaille l'agence Alterpresse qui rapporte également des barricades sur tous les principaux axes routiers du pays, comme dans le Bas-Plateau, une région rurale du département du Centre.

Après la fermeture des ambassade de France, du Canada et d'Espagne, la République dominicaine a également fermé sa représentation à Port-au-Prince. L'ensemble du personnel a quitté Haïti, rapporte El Nuevo Diaro. Pour la République dominicaine qui se partage avec Haïti l'île d'Hispaniola, le chaos haïtien représente « une menace ». C'est ce qu'a souligné, ce jeudi, le président dominicain. Luis Abinader était en déplacement à Washington et a évoqué la crise dans le pays voisin avec la vice-présidente Kamala Harris, puis lors d'un discours devant les membres permanents de l'Organisation des États américains, écrit de son côté Diario Libre.

« La crise qui dépasse les frontières d'Haïti constitue une menace pour la sécurité nationale de la République dominicaine. Il est impossible de ne pas prendre en considération le danger que représente un État qui n'a pas le contrôle sur son territoire ni le monopole de la force », a expliqué le président dominicain. « Nous sommes aujourd'hui confrontés à la probabilité réelle que des gangs criminels opérant en Haïti tentent de porter atteinte à l'intégrité territoriale, l'ordre et la sécurité des citoyens de notre pays. Haïti ne peut plus attendre ! On peut qualifier sa situation actuelle de guerre civile de basse intensité. Nous devons agir de manière responsable ! Et nous devons agir maintenant ! Des milliers de personnes sont mortes ! Une fois de plus, la République dominicaine réaffirme sa conviction que la solution à la crise haïtienne doit venir des Haïtiens. Et nous plaidons et espérons que ce sera le cas. Mais nous constatons aussi que la possibilité d'un dialogue pour trouver un consensus semble s'éloignée de plus en plus dans cette nation voisine. »

Luis Abidaner a demandé entre autres aux pays membres de l'OEA un soutien financier et matériel à la Police nationale d'Haïti et l'organisation d'élections législatives et présidentielles.

Salvador : le président Bukele briguera un second mandat

Au Salvador, le président Nayib Bukele a annoncé, ce jeudi 15 septembre 2022, qu’il briguerait un second mandat lors de la présidentielle de 2024. Seulement voilà : la Constitution salvadorienne interdit des mandats consécutifs. Mais la Cour suprême, dont les juges avaient été nommés par les députés de l’actuel parti présidentiel, a tranché l’an dernier en faveur de l’actuel chef de l’État, très populaire dans son pays.

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Et pourtant, le quotidien El Salvador est vent debout : « Les fascistes veulent une présidence à vie », s'insurge le journal. « Le fait que le président se représente est une fraude électorale en soi. La dictature est consolidée au Salvador », estime l'éditorialiste. Et dans les colonnes du quotidien El Mundo, Eduardo Escobar, directeur de l'organisation de défense des droits de l'homme Action citoyenne, constate : « Officiellement, nous sommes le Nicaragua. »