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À Une: la presse haïtienne entre colère et fatalisme après la tuerie de Liancourt

Le nouveau massacre de six policiers par un gang en Haïti suscite de vives réactions dans les colonnes du Nouvelliste et du National. La presse américaine, elle, revient sur l’inculpation de cinq policiers accusés du meurtre de Tyre Nichols à Memphis.

Après la mort de six membres de la PNH en Artibonite, Le National exprime sa colère et avance plusieurs hypothèses pour expliquer cet énième drame… D’abord une « simple » déroute de la police – mais le journal trouve « inconcevable » que l'institution policière, ses 28 ans d’existence et 32 promotions, ne parvienne pas à contrôler « les 3 000 soldats inexpérimentés des 200 gangs haïtiens ». Le journal évoque la possible complicité de l’État avec les gangs, en citant le général congolais Donatien Mahele Lieko Bokungu : « Quand les services de sécurité n'arrivent pas à mettre fin à la criminalité, c'est que les criminels se cachent dans les services de sécurité. »

Dernière hypothèse : celle d'une institution en cours d'implosion. Le journal ne la développe pas, mais réclame une épuration dans les rangs de la police nationale, et l'acceptation, même à contrecœur, d'une intervention de forces étrangères pour rétablir l'ordre dans le pays.

L'autre journal haïtien, Le Nouvelliste, verse lui dans la fatalité et se demande ce que les autorités comptent faire pour éviter le pire alors « qu'à chaque fois qu'une ligne rouge est franchie », le gouvernement et la communauté internationale « se contentent de laisser passer l'orage ».

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Appels au calme aux États-Unis avant la diffusion de la vidéo de l’interpellation fatale à Tyre Nichols

Ce vendredi 27 janvier, le New York Times refait le fil des événements qui ont conduit à la mort de Tyre Nichols. Comment cet Afro-américain de 29 ans a été arrêté à moins de 100 mètres de sa maison, le 7 janvier dernier, car les policiers – afro-américains eux aussi – jugeaient sa conduite dangereuse.

Selon les avocats de la famille de la victime, l'homme indiquait simplement vouloir rentrer chez lui juste avant d'être passé à tabac d'après ses proches. Trois jours plus tard, il appelait « sa mère » en rendant son dernier souffle à l'hôpital.

Le New York Times qui fait le portrait de la victime, père d’un enfant de quatre ans, et passionné de skateboard.

C’est d’ailleurs aux abords du skate park du quartier que les proches de Tyre Nichols se sont rassemblés dans la soirée du 26 janvier. Une veillée funèbre à la lueur des chandelles, photographiée par le Washington Post et le New York Times. En plus de célébrer la mémoire du disparu, la famille fait passer plusieurs messages. La mère de Tyre Nichols a ainsi appelé à des protestations dans le calme.

Un appel au calme en écho à celui du président Joe Biden alors que selon le New York Times, la ville de Memphis « redoute » des troubles ce vendredi 27 janvier après la diffusion attendue de la vidéo de l'interpellation de Tyre Nichols. Des images jugées « épouvantables » selon les forces de l'ordre.

► À lire aussi : Cinq policiers inculpés pour meurtre après l'arrestation «épouvantable» d'un Afro-Américain

La justice du Nicaragua condamne les proches de l'opposant Javier Alvarez à la prison.

L'épouse de cet économiste, Jeannine Horvilleur, et sa fille, Ana Carolina écopent de 8 ans de détention. Selon le journal Confidencial, les deux femmes, qui ont également la nationalité française, étaient détenues illégalement depuis quatre mois pour « complot en vue d'une atteinte à la sûreté de l'État » et « propagation de fausses nouvelles ».

Le gendre de Javier Alvarez est quant à lui condamné à 10 ans de prison pour les mêmes motifs. « Condamnations injustes et infamantes », dénonce le collectif Nunca de défense des droits humains cité par Articulo Sesanta y Seis. Le média en ligne rappelle les propos de l'opposant Javier Alvarez. Pour ce dernier, le régime du président Daniel Ortega punit ceux qu'ils croient « coupables » en s'en prenant à leurs familles.

Au Pérou, les forces armées et la police annoncent une opération pour débloquer les routes.

Selon La Republica, environ 80 blocages priveraient plusieurs régions de nourriture et d'eau, mais pas seulement. Le centre de santé d'Ica à 300 km au sud de Lima n'a ainsi que 24 heures d'oxygène en réserve.

Toujours dans ce journal de centre gauche, les manifestants du sud du pays, eux, voient dans cette opération déblocage « le double discours » de la présidente Dina Boluarte qui appelle à une trêve « alors que des militaires sont envoyés pour arrêter les protestataires ». Les protestataires qui risqueraient 5 à 10 ans de prison en raison de ces délits en violation de la loi et de la Constitution, d’après El Comercio, journal conservateur qui reprend le communiqué du gouvernement.

► À lire aussi : Pérou: malgré l'état d'urgence, les manifestants convergent vers Lima

En marge des troubles au Pérou, l'ancien président bolivien Evo Morales a été déclaré persona non grata...

Los Tiempos de La Paz note que l'ex-chef d'Eetat n'a plus le droit de se rendre dans le pays voisin en raison « de ses ingérences constantes dans les affaires politiques péruviennes ». Une décision du Parlement péruvien qui a jugé qu'Evo Morales cherche à déstabiliser le pays.

Los Tiempos rappelle les remarques du ministère péruvien de l'Intérieur. Ce dernier dénonce le prosélytisme de militants boliviens présents sur son territoire. Evo Morales a notamment plaidé pour une intégration économique régionale des provinces du sud du Pérou avec la Bolivie quand Pedro Castillo était encore au pouvoir.

« L'Amazonie est perdue »

Titre choc en couverture de Science, qui arbore une photo aérienne montrant un bout de forêt cerné de parcelles cultivées. Plus d'un tiers de la forêt est dégradée, selon les chercheurs de l'université brésilienne de Campinas. L’exploitation du bois, l'agriculture, mais aussi la sécheresse sont à blâmer. Pour l'université de Louisiane, ces changements liés à l'activité humaine vont désormais plus vite que le renouvellement naturel du poumon vert de la planète.

► À écouter aussi: Colombie: qui pour sauver l'Amazonie de la déforestation?

Pendant que la forêt brûle, le mème This Is Fine a défini les dix dernières années...

Le mensuel américain The Atlantic raconte l'histoire de ce chien dessiné aux yeux exorbités, comme hypnotisé alors qu'il sirote son café… et qui dit « tout va bien ! » alors que sa maison est détruite par les flammes. Ce croquis créé en 2013 par l'artiste KC Green a ensuite été utilisé à tout bout de champ à travers « la pandémie de Covid, les dérèglements climatiques, les fusillades de masse, le néofascisme rampant, et les droits qui se restreignent » d'après The Atlantic, La longévité exceptionnelle de ce dessin devenu mème est vue comme un résumé de notre aveuglement collectif face aux crises.