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Abus sexuels et agressions dans le foot féminin: une pratique «systémique» aux États-Unis

Un rapport commandé il y a un an après des accusations d’inconduite et de harcèlement dans la ligue nationale américaine de football féminin est sorti, lundi 3 octobre. Il est accablant pour les instances dirigeantes.

Avec notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin 

« Les conclusions de l’enquête sont déchirantes, exaspérantes et profondément troublantes », a déclaré la présidente de la fédération américaine de football, Cindy Parlow. Elle avait elle-même commandé ce rapport l’an dernier lors de sa prise de fonctions après le départ de la direction dans le sillage d'accusations d'agressions sexuelles portées par deux joueuses à l'endroit de l'entraîneur anglais Paul Riley, alors licencié par le North Carolina Courage. Un autre coach, Richie Burke, qui dirigeait le Washington Spirit, avait aussi été limogé après une enquête pour agressions verbales et harcèlement moral.

Les jeunes également concernés

Le rapport confié à une ancienne haute responsable du ministère de la Justice, Sally Yates, et le cabinet d'avocats King & Spalding, confirme les accusations d’inconduite, de harcèlement et d’agressions sexuelle de plusieurs entraîneurs sur des joueuses dans les clubs. Il établit « des commentaires à connotation sexuelle, des avances, des attouchements non désirés et des rapports sexuels forcés » au sein de la Ligue nord-américaine (NWSL) et même au-delà, dans des structures dédiées aux jeunes joueuses.

Pire, il fait de nouvelles révélations et vise en particulier trois entraîneurs, privés depuis de licences. Ces comportements « sont devenus systémiques, englobant de multiples équipes, entraîneurs et victimes », a écrit Yates dans ce rapport, précisant que « ces abus au sein de la NWSL sont en fait enracinés dans une culture plus profonde du football féminin ».

Recommandations

Le rapport affirme en outre que des clubs ont fait délibérément obstacle à l'enquête. Il conclut que les agressions et les fautes étaient omniprésentes et systémiques aux niveaux les plus élevés du football professionnel féminin. Les instances et les responsables des équipes ont à plusieurs reprises omis de tenir compte des avertissements ou de punir les entraîneurs qui ont abusé des joueuses.

Enfin, le rapport fait un certain nombre de recommandations pour l’avenir. C’est désormais aux dirigeants de décider lesquelles seront appliquées.  Dans une première réaction, la Ligue nord-américaine s'est engagée à mener des réformes « systémiques », et dit « continuer à admirer le courage » des joueuses ayant évoqué les abus et agressions vécus.