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Afghanistan: 53 morts, dont au moins 46 jeunes femmes, dans l'attentat contre un centre de formation

L'attentat suicide commis vendredi 30 septembre a eu lieu dans un quartier de Kaboul abritant la minorité chiite hazara considérée comme impie par les talibans. Les filles séparées des garçons dans la pièce ont été les principales victimes de l'assaillant.

Vendredi 30 septembre, un attentat suicide, qui n'a pour le moment pas été revendiqué, a été perpétré dans un centre préparant aux examens universitaires. Il a fait 53 morts. La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a tenu à alerter la communauté internationale sur le fait que la plupart des victimes de cette attaque sont des filles et des jeunes femmes. Le nombre de 110 blessés laisse craindre que le bilan puisse encore s'alourdir. 

Selon un étudiant sur place au moment de l'explosion, interrogé par l'AFP, « peu de garçons ont été touchés, car ils se trouvaient à l'arrière de la classe et le kamikaze est entré par la porte avant où les filles étaient assises ».  

Les autorités talibanes donnent, de leur côté, un bilan de 25 personnes mortes et 33 blessées.

Further rise in casualties from Friday's classroom bombing in #Hazara quarter of #Kabul:

53 killed, at least 46 girls & young women


110 injured

Our human rights team continues documenting the crime: verifying facts & establishing reliable data to counter denial & revisionism

— UNAMA News (@UNAMAnews) October 3, 2022

Au cours du week-end, des manifestations sporadiques ont eu lieu dans la capitale et dans d'autres villes. À leur tête, des femmes venues dénoncer l'attentat et dire qu'elles continueraient à étudier : « La seule chose que nous avons, c'est l'éducation. L'éducation est notre arme, et ils veulent nous la prendre », a expliqué l'une d'elles à l'AFP. Ces initiatives ont été étouffées par les forces talibanes qui ont tiré en l'air à plusieurs reprises pour disperser les manifestantes. 

Le quartier Dasht-e-Barchi où a eu lieu l'attentat a été lourdement frappé, ces dernières années, et depuis le retour au pouvoir des talibans, par des attaques revendiquées par la branche régionale du groupe jihadiste État islamique, l'EI-K, qui considère les Hazaras comme des hérétiques.

Depuis que les talibans sont arrivés au pouvoir en août 2021, ils ont imposé des réglementations strictes, concernant l’éducation des jeunes filles qui ne peuvent désormais plus accéder à l’enseignement secondaire. Les étudiantes sont en revanche admises à l'université, mais leur nombre devrait se réduire avec les années, faute d'avoir été au collège et lycée.

(Avec AFP) 

À écouter aussi : Reportage International - L’éducation en péril en Afghanistan