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Afrique du Sud: rassemblement contre la décision de libération de Janusz Walus

Reportage

La libération imminente de Janusz Walus, l'assassin du leader communiste Chris Hani, ne passe pas en Afrique du Sud. Pour dénoncer cette décision, le parti communiste sud-africain (SACP) et l'ANC ont organisé un petit rassemblement devant la Cour Constitutionnelle.

Avec notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson

La faible mobilisation contraste avec les témoignages de colère qui s'expriment depuis une semaine dans les médias et sur les réseaux sociaux. La décision de libérer Janusz Walus est incomprise, comme le souligne Solly Mapaila, secrétaire général du parti communiste sud-africain. « Il n'a jamais dit la vérité. C'est pour ça qu'on s'est toujours opposé à sa libération. La Cour Constitutionnelle a ignoré nos droits en tant que victimes, ainsi que les droits de la famille du camarade Hani. »

L'incompréhension s'est parfois transformée en attaque directe contre le système judiciaire sud-africain. Certaines critiques venant de l'ANC, le parti au pouvoir. Cette défiance vis-à-vis de la Cour constitutionnelle choque une partie de l'opinion publique.

« Il ne doit pas s'attendre à un accueil chaleureux »

Critiquer les juges, ce n'est pas remettre en cause la Constitution, se défend Panyaza Lesufi, président provincial de l'ANC. « On fait entendre notre déception, notre sentiment de trahison. Mais nous sommes une institution qui respecte la loi et la Constitution, clame-t-il. Nous reconnaissons même des droits à ce meurtrier, mais il doit savoir que nous sommes en colère et qu'il ne doit pas s'attendre à un accueil chaleureux à sa sortie de prison. »

Janusz Walus doit être libéré après 29 années passées derrière les barreaux. Ce Polonais, aujourd'hui âgé de 69 ans, et militant d'extrême droite avait tué Chris Hani en avril 1993 pour déstabiliser le pays à l'approche des premières élections démocratiques de 1994, mettant fin au régime de l'apartheid. Condamné d'abord à la peine de mort puis à la prison à vie, il est éligible à la liberté conditionnelle depuis 2005, mais ses demandes avaient toujours été rejetées. Lundi 21 novembre, la Cour Constitutionnelle a ordonné sa libération sous 10 jours.