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Allemagne: l'Allemagne confrontée à une radicalisation de ses seniors?

Le 7 décembre dernier, la police allemande menait plusieurs perquisitions dans les milieux proches de l’extrême droite. Vingt-cinq personnes étaient arrêtées, soupçonnées de préparer un putsch à Berlin. Une centaine d’autres étaient au courant et auraient soutenu le projet. En fin de semaine, les enquêteurs précisaient que 420 000 euros en liquide et 40 kg d’or avaient été saisis à l’occasion. L’opinion découvre avec stupéfaction l’identité des comploteurs : médecins, militaires, juristes, un membre de l’aristocratie. Tous sont en apparence installés dans la société. La plupart ont plus de 50 ans. La radicalisation est un phénomène souvent associé à la jeunesse. L'Allemagne est-elle confrontée à une radicalisation de ses seniors ?

Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux

L’âge des conjurés et leur statut social sont la première chose qui frappe dans cette affaire. Le meneur du groupe, le Prince Henry XIII, a plus de 70 ans. Son bras droit est un ancien parachutiste de 69 ans. Une juge de 58 ans, députée du parti d’extrême droite AfD au Bundestag jusqu’à l’an passé, devait permettre l’accès des putschistes au Parlement. Toutes ces personnes sont soupçonnées d'appartenir au mouvement des Reichsbürger, littéralement les « Citoyens du Reich », un groupe suivi de près par les services de renseignement. Ils ont en commun de nier la légitimité de la République fédérale, rejettent ses lois, et jusqu’à ses documents d’identité, refusent de payer leurs impôts.

Benjamin Winkler, de la Fondation Amadeu Antonio à Leipzig n’est pas étonné par leurs profils : « Quand on parle de l’idéologie du Reich, on parle d’une radicalisation dans la seconde moitié de vie. Ça veut dire qu’on n’a pas affaire à des gens qui ont toujours eu des idées d’extrême droite. Ce sont plutôt des gens dans la vie desquels il s’est passé quelque chose de grave, un évènement déclencheur de la radicalisation : la maladie, le déclin économique, une rupture familiale… »

Aujourd’hui, les services de renseignement parlent de 15 000 personnes potentiellement dangereuses dans les rangs des « Citoyens du Reich ». Des personnes plus fragiles face aux théories du complot répandues sur le Net que les jeunes, qui ont eux grandi avec les smartphones.

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