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Arménie: face à l'incertitude de la situation, les déplacés ont peur de rentrer chez eux

La situation semble s’être stabilisée une semaine après les premiers échanges de tirs de l'Arménie avec l’Azerbaïdjan. Ce week-end, la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a permis au cessez-le-feu de tenir. Mais à Erevan, où près de 7 600 déplacés sont toujours bloqués, la peur d’une reprise des hostilités est palpable.

Avec notre correspondante à Erevan, Manon Chapelain

Dans la banlieue de Erevan, Anna et ses quatre enfants s’entassent dans trois petites pièces. Il y a une semaine, ils se sont réfugiés dans la capitale après avoir reçu des tirs d’obus. Leur village est situé à quelques mètres à peine de la frontière avec l’Azerbaïdjan. « À la base, j’avais loué cet appartement à Erevan pour les études de mes deux filles, explique-t-elle. Mais avec les bombardements qui ont commencé, le reste de ma famille nous a rejoints, et désormais nous sommes tous bloqués ici. »

Rumeurs

À part de l’eau et du café, ici, la famille manque de tout. Alors quand Anna voit que les combats sont à l’arrêt depuis jeudi, elle hésite. Peut-être est-ce le moment de rentrer chez elle. « Je n’ai pas peur pour moi, je me sens forte quand je suis dans mon village, c’est ma terre natale, je ne pourrais jamais la quitter, témoigne-t-elle. Mais je m’inquiète pour mes enfants, je ne veux pas qu’ils vivent la guerre. J’attends encore de voir comment la situation évolue. »

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De nombreux déplacés redoutent une escalade militaire. Les rumeurs disent que l’Azerbaïdjan pourrait s’emparer du sud du pays. Sirina Hajjar, de l’association All for Armenia, accompagne plusieurs familles. « Beaucoup de personnes sont persuadées que les attaques reprendront le 21 septembre, jour de l’indépendance de l’Arménie, ou bien le 27, date à laquelle la dernière guerre avait commencé il y a deux ans », rapporte-t-elle. 

Nancy Pelosy condamne des « attaques » de l'Azerbaïdjan

Si une nouvelle guerre se déclenche, ce serait la quatrième depuis les années 1990. La semaine dernière, les combats ont déjà fait près de 180 morts

Lors d'une conférence de presse dans la capitale arménienne, la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a accusé dimanche l'Azerbaïdjan d'être responsable des affrontements frontaliers de la semaine dernière. « Nous condamnons fermement ces attaques, au nom du Congrès, qui menacent la perspective d'un accord de paix si nécessaire », a-t-elle déclaré.

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