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Au Brésil, la presse, cible d'attaques massives du clan Bolsonaro

À une semaine du scrutin, le Brésil s’apprête à vivre l’une des élections les plus polarisées de son histoire, avec d’un côté le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et de l’autre l’ancien président de gauche, Lula. Ces dernières semaines, les partisans du premier multiplient les agressions contre ceux du second. La presse n'est pas épargnée. RFI a rencontré Vera Magalhaes. Depuis le premier débat télévisé, au mois d’août, cette journaliste est devenue l'une des cibles du clan Bolsonaro.

Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino

« Vous dormez en pensant à moi. Vous devez avoir une passion pour moi. Vous ne pouvez pas prendre parti dans un débat comme celui-ci, en faisant de fausses accusations à mon endroit. ​​​​Vous êtes une honte pour le journalisme. » Voici la réponse de Jair Bolsonaro à Vera Magalhaes qui l'interrogeait sur sa gestion de la pandémie et la désinformation. 

Après cette attaque du président lors du premier débat télévisé de la campagne sur la chaîne TV Bandeirantes, le 28 août, la présentatrice vedette de la chaîne de télévision TV Cultura a été victime d’une vague d’agressions de la part du clan Bolsonaro. « J’ai su que mon adresse circulait sur les réseaux sociaux donc la chaîne pour laquelle je travaille a décidé de renforcer ma sécurité : je ne conduis plus ma voiture, et j’ai dû arrêter de faire certaines choses seules, comme courir dans la rue », explique-t-elle.

Le hashtag #VeraVergonhadoJornalismo (#VeraHonteduJournalisme) a été partagé plus de 10 000 fois en l’espace de quelques heures, tout comme l’expression « Verba Magalhães» qui fait référence à de fausses informations sur son salaire.

Les femmes particulièrement ciblées

Si les attaques à la presse étaient fréquentes du côté de l’extrême droite, avec Jair Bolsonaro elles sont devenues plus violentes, systématiquement dirigées contre les femmes, et à caractère sexuel. « Ils pensent que c’est plus facile d’intimider les femmes, qu’elles vont reculer plus vite car elles sont supposément plus fragiles, et aussi parce qu’ils pensent que les femmes ne doivent pas occuper les mêmes places que les hommes », commente la journaliste.

Ces derniers mois, deux personnes ont été assassinées pour motivations politiques et les tensions et menaces envers les candidats et partisans de chaque camp se multiplient. « Quel que soit le gagnant, cette société coupée en deux va continuer et nous amener à une radicalisation politique qui compliquera la vie de celui qui devra gouverner », estime-t-elle.

La dernière grande interrogation reste l’attitude de Jair Bolsonaro, en cas de défaite. Donné perdant dans les sondages, il adopte pour l’instant un discours flou et laisse entendre qu’il n’accepterait pas le résultat de l’élection.

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