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Au Mali, Kidal accueille plus de 4000 déplacés de Talataye

Les déplacés de Talataye, dans le nord-est du Mali, continuent d’affluer à Gao ou à Kidal. Le 6 septembre, cette localité était la cible d’une attaque de l’EIGS, la branche sahélienne du groupe État islamique. Depuis six mois, on déplore plus de 900 morts, selon le décompte des communautés locales, dont 42 à Talataye. Les autres avaient fui dans la précipitation. Et ils arrivent progressivement à Ménaka, Gao ou encore Kidal, où leur accueil s’organise tant bien que mal.

Plusieurs centaines de familles, plus de 4 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivées à Kidal ces derniers jours. Une estimation recoupée auprès de la société civile de Kidal et la coordination des organisations humanitaires présentes au Mali.

Ces déplacés viennent de Talataye et de campements alentours, mais aussi d'autres localités des régions de Gao et Ménaka. Ils ont été évacués par le MSA, groupe armé signataire de l’accord de paix, qui les a transportés et sécurisés jusqu’à Kidal. D'autres familles se sont établies dans les villes de Gao, Ménaka ou dans le sud algérien. À Kidal, les habitants se mobilisent pour faciliter l'accueil de ces familles qui ont tout abandonné pour fuir les atrocités de l'EIGS, la branche sahélienne du groupe État islamique. Massacres, viols, destructions : selon les décomptes des communautés locales, plus de 900 personnes auraient été tuées en six mois.

La ville de Talataye se situe à environ 150 kilomètres de Gao.
La ville de Talataye se situe à environ 150 kilomètres de Gao. © RFI

Forage et abris

Attayoub Ag Intallah est le frère de l’amenokal, le chef traditionnel de Kidal, issu de la tribu touareg des Ifoghas. Il est aussi le président de la société civile de Kidal, mobilisée pour l’accueil des déplacés : « On fait avec les bonnes volontés, les collectes organisées par les jeunes, les femmes, les associations, explique-t-il. Il faut d'abord de l'eau, de la nourriture, des abris et des soins. Ce sont les premières choses dont les gens ont besoin. »

Certains déplacés se sont installés chez des parents, qui les accueillent tant bien que mal. « Dans certaines cours, il ne reste plus un mètre carré de libre », témoigne Attayoub Ag Intallah. Pour les autres, un terrain situé à 4 km de la ville est en cours d’aménagement :

« On va mettre quelques abris pour ceux qui n'ont rien emporté pour s'abirter. On a aussi l'intention de rapporter de l'eau des forrages qui sont tout proches, avant de forrer à l'intérieur même du site. Ce sont nos ambitions, mais il n'y a rien de concret pour le moment. C'est ce que nous sommes en train de faire actuellement », ajoute Attayoub Ag Intallah.

Des contacts sont établis avec plusieurs organisations internationales pour participer à la prise en charge des déplacés. Les représentants locaux des autorités maliennes de transition sont informés de toutes ces initiatives. Mais à ce jour, Bamako n’a pas contribué à la prise en charge des civils déplacés. Leur sort n’a d’ailleurs, et c’est le cas des massacres perpétrés dans le nord-est du Mali depuis six mois, fait l’objet d’aucun communiqué officiel. Ce qui inquiète de nombreux habitants des régions de Gao et Ménaka, qui craignent que les autorités nationales ne les abandonnent à leur sort face à l'EIGS.

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