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Au procès des attentats de Bruxelles, une journée consacrée à la formation du jury

À l'inverse de la France où les crimes terroristes sont jugés par une cour d'assise spéciale, la première journée du procès des attentats de Bruxelles ce mercredi 30 novembre a été consacrée à l'appel des citoyens qui formeront le jury.  

Six cents personnes avaient été convoquées à l'ancien siège de l'Otan où s'est ouvert le procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Pendant plus de sept heures, face aux neuf accusés impassibles, bavardant parfois l'un avec l'autre dans le box collectif, près de 450 résidents de la région bruxelloise ont ainsi défilé devant la cour. Un à un, ils ont décliné leur identité et plusieurs dizaines d’entre eux ont demandé à être dispensés.

« Je vais être opéré en mars », « je dois allaiter mon bébé de 8 mois », « j'ai déjà réservé mes vacances en Thaïlande » : la plupart ont fait valoir des raisons médicales, familiales, parfois professionnelles, pour obtenir de ne pas siéger en tant que jurés. Certains ont avancé des liens personnels avec tel avocat ou telle victime des attentats risquant d'affecter leur impartialité. 

La présidente du tribunal Laurence Massart a rejeté beaucoup de ces demandes, mais nombre de candidats étaient volontaires pour participer à ce jury exceptionnel. « C'est une grosse affaire, on ne va pas se le cacher, mais c'est intéressant », explique ainsi Hanane au micro de notre correspondant Pierre Benazet. Cette employée dans une crèche de Bruxelles espère que ce procès lui permettra de comprendre ce qu'il s'est passé. « Ça restera à vie », dit-elle à propos des deux attentats-suicides. Ces attaques, perpétrées par la cellule jihadiste déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, avaient fait 32 morts et des centaines de blessés à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans le métro de la capitale belge.

Douze jurés titulaires pour assister trois magistrats

À l’issue de plus de douze heures d’audience, les 293 noms finalement retenus ont été placés dans un immense vase rouge, puis la présidente a tiré au sort celles et ceux qui composeront le jury. À l'inverse de la France où ils sont soumis à une cour d'assises spéciale (uniquement composée de magistrats), les crimes « terroristes » sont encore jugés en Belgique par 12 citoyens tirés au sort pour assister trois magistrats professionnels. Situation inédite en Belgique, permise par une loi récente : 36 sièges seront occupés dans leurs rangs, pour 12 jurés titulaires et 24 suppléants amenés à remplacer au pied levé toute absence.

Lorsque l'audience s'est ouverte peu après 9h45 ce mercredi, Salah Abdeslam, barbe fournie et gros pull foncé, s'est contenté de décliner son identité à la demande de la présidente de la cour d'assises. Un seul accusé, le Suédois d'origine syrienne Osama Krayem, a refusé de se lever lors de l'appel et de prononcer le moindre mot à l'adresse de la cour. Ils sont neuf accusés à ce procès, sept dans le box et deux comparaissant libres. Un dixième homme, Oussama Atar, est jugé par défaut, car présumé mort en Syrie.

Selon un calendrier prévisionnel, les accusés sont censés être interrogés sur les faits à partir du 19 décembre, les premiers témoignages de victimes étant attendus à la mi-janvier. Proches de victimes décédées, personnes blessées ou souffrant de séquelles psychologiques : un millier de personnes se sont constituées parties civiles au procès pour réclamer la réparation d'un préjudice.

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(Et avec AFP)