En Australie, l'industrie du kangourou pourrait être confrontée à de sérieuses difficultés puisque l'Oregon, aux États-Unis, est sur le point d'adopter une loi interdisant l'importation de produits issus du kangourou. C'est là que se trouve le siège de l'équipementier Nike, qui emploie du cuir de kangourou pour la fabrication de ses chaussures de football.
Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse
Le kangourou, c'est l'animal emblème de l'Australie, mais aussi la source d'une industrie qui rapporte chaque année 130 millions d'euros, mais qui pourrait être mise à mal par une interdiction d'importation à laquelle réfléchit actuellement l'Oregon.
En Australie, les kangourous sont chassés par des professionnels dont l'activité est réglementée, mais de façon très insuffisante, d'après le député animaliste Mark Pearson, qui rappelle que lorsque les chasseurs abattent des femelles adultes, ils mettent également à mort leur bébé.
Ces derniers abattent aussi nombre de femelles porteuses de bébés, victimes indirectes de cette activité.
Nike ne dit pas à la France, à l'Europe ou au monde que chaque année, 500 000 bébés kangourous sont achevés à coups de crosse et que c'est la conséquence directe de leur activité.
L'Union européenne, de loin le premier importateur de viande et de cuir de kangourou, s'est tout récemment opposée à interdire l'importation de viande de kangourou.
La nouvelle rassure un peu Dennis King, directeur exécutif de l'Association de l'Industrie du kangourou, qui se dit victime de désinformation. « Nous respectons la vie des animaux que nous abattons, dans le respect des règles fixées par le gouvernement, dit-il. Et nous exploitons chaque partie de l'animal. Aucun n'est tué seulement pour fabriquer des chaussures de foot. »
Le kangourou n'est en tout cas pas une espèce menacée. Il y en aurait plus de 40 millions à travers l'Australie. Les chasseurs en abattent un à deux millions par an, pour faire vivre un secteur qui emploie 3 000 personnes.
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