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Biélorussie: inquiétude après l'hospitalisation en réanimation de l'opposante Maria Kolesnikova

Maria Kolesnikova, emprisonnée depuis 2020, est en soins intensifs à l’hôpital après avoir été placée à l’isolement la semaine dernière, selon sa famille et ses soutiens. Le régime d’Alexandre Loukachenko garde le plus grand flou sur l'état de santé de l’opposante, condamnée l’an dernier à onze ans de prison.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a réclamé mercredi la libération de Maria Kolesnikova. « Les informations sur l'état de santé de Maria Kolesnikova me préoccupent. Le gouvernement biélorusse doit garantir sa santé et la libérer immédiatement », a tweeté la ministre allemande, ajoutant : « Son engagement pour la démocratie n'est pas un crime ».

Ses soutiens avaient annoncé mardi son hospitalisation en réanimation pour des raisons indéterminées, et ils s'inquiétaient mercredi de ne pas avoir de nouvelles d'elle. Grande figure de la contestation du régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko après la présidentielle de 2020, elle avait été condamnée en septembre 2021 à onze ans de prison, à l'issue d'un procès à huis clos au cours duquel la justice l'a reconnue coupable de « complot visant à s'emparer du pouvoir », d'« appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale » et de « création d'une formation extrémiste ».

« Pour la plupart des prisonniers politiques, les conditions de détention sont extrêmement encadrées »

Contactée par téléphone, sa sœur Tatsiana Khomich, revient sur ses conditions de détentions : « Maria est détenue dans une prison pour femmes, à Gomel, à 20 kilomètres de la frontière ukrainienne, explique-t-elle. Toutes les femmes qui sont là sont obligées de travailler. Si elles refusent, elles sont punies. Pour la plupart des prisonniers politiques, les conditions de détention sont extrêmement encadrées : ils ont tous une marque jaune sur leurs vêtements, cela veut dire qu’ils ont été condamnés pour extrémisme, et ils sont davantage surveillés avec des contrôles supplémentaires chaque jour – leurs vêtements, leurs affaires personnelles sont davantage fouillées. Pour ce qui est de Maria elle-même, pendant ses jours de travail, est constamment suivie par quelqu’un, même si elle veut aller aux toilettes. La dernière fois que je lui ai parlé, fin juillet, je l’ai trouvé très forte, très belle, je dois dire, très courageuse, très positive. À partir de cette date, ils ont refusé nos appels, seul mon père l’a eu régulièrement au téléphone. Jusqu’au 17 novembre où elle a été punie et mise à l’isolement ; là, elle n’avait plus droit à aucun appel. »

L'opposante est incarcérée depuis septembre 2020 après avoir résisté de manière spectaculaire à une tentative de l'expulser de son propre pays.

Les États-Unis, critiques du régime d'Alexandre Loukachenko, ont dit espérer que Mme Kolesnikova se rétablirait complètement. Uzra Zeya, sous-secrétaire d'État pour la démocratie et les droits humains, a déclaré que son pays condamnait les « abus horribles » commis contre l'opposante et contre « les plus de 1 400 prisonniers politiques en Biélorussie ». « Les responsables devront rendre des comptes », a-t-elle tweeté.

Les Occidentaux ont adopté plusieurs trains de sanctions contre Minsk, qui jouit en revanche du soutien indéfectible de Moscou. Allié de la Russie, la Biélorussie a servi de base arrière aux troupes russes pour leur offensive contre l'Ukraine fin février, mais l'armée biélorusse n'a pas pris part jusqu'à présent aux combats sur le territoire ukrainien.