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Bosnie-Herzégovine: dans un pays divisé, les électeurs veulent dépasser les clivages ethniques

La Bosnie-Herzégovine se rend aux urnes ce dimanche 2 octobre sur fond de tensions ethniques croissantes, près de 30 ans après la fin de la guerre. À Sarajevo, de nombreux électeurs se disent fatigués des tensions communautaristes et des discours de haine et ils espèrent en finir avec la mainmise des partis nationalistes sur les institutions du pays. Ils ont préféré alors de voter pour une coalition de partis réformistes avec une ligne « citoyenne ».

Avec notre envoyé spécial à Sarajevo, Daniel Vallot

« C’est tout, absolument tout, qu’il faut changer dans ce pays », résume une habitante de Sarajevo, juste après avoir voté contre le parti nationaliste bosniaque (SDA), au pouvoir depuis la fin de la guerre.

Samir Nemagić, un électeur de la vieille ville de Sarajevo, partage ce ras-le-bol : « Les partis qui nous dirigent depuis 30 ans ne s’occupent que des leurs, et ils ne nous permettent pas d’avoir une vie normale. Ils nous ont parqués comme des troupeaux dans des enclos nationalistes. »

Mais l’espoir d’un changement existe à Sarajevo : il est incarné par une coalition de partis réformistes d’opposition, qui défendent une ligne « citoyenne ». Soit une nouvelle génération de militants qui serait capable, selon un électeur, de s’émanciper du carcan nationaliste :

« Ces nouvelles forces politiques, ce sont des gens plus jeunes qui nous permettent d’espérer. Je crois qu’ils auront à cœur de réparer ce pays cassé pour éviter que les gens fuient à l’étranger. »

Même espoir pour ce retraité de Sarajevo, qui se revendique citoyen de Bosnie, sans autre étiquette nationale ou religieuse :

Avant la guerre, personne ne demandait la nationalité des autres. Et maintenant, on nous impose même de choisir une religion ! En France, on ne vous demande pas d’où vous venez, ou quel est votre Dieu ! Chez nous, c’est devenu le plus important, savoir qui est serbe, croate ou bosniaque… musulman, orthodoxe ou catholique !

Ces partisans du changement espèrent déboulonner le système nationaliste mis en place après la guerre et en finir avec la corruption et le népotisme qui l'accompagnent depuis trois décennies. Selon eux, c’est cela qui entrave le développement du pays.

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