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Braquages au Liban: les banques ont rouvert après dix jours de fermeture

La décision de fermer les banques avait été prise suite à une série de sept braquages qui n’ont rien à voir avec le grand banditisme. Des clients exaspérés par trois années de restrictions bancaires drastiques avaient eu recours à la force pour récupérer leurs propres économies.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Sophie Guignon

À Beyrouth, dans le quartier commerçant de la rue Hamra, une vingtaine de clients font la queue pour accéder à leur banque sous l’œil de deux policiers et d’agents de sécurité privés. Au compte-goutte, ils sont autorisés à franchir la muraille de fer qui entoure l’établissement.  

« Ça fait une heure que j’attends pour retirer 50 dollars », se plaint un client. « Là, normalement, je devrais être à l’université, mais j’attends de retirer de l’argent », déplore Ahmad Zaeiter, un étudiant.

Plus loin, Aïda Khoury, professeure à la retraite, s’exaspère. Le distributeur est vide. « Aujourd’hui, je dois mendier l’argent de mes 42 ans de carrière. J’avais mis mes économies à la banque et l’argent a disparu », se lamente-t-elle. 

Seule une poignée des 1000 agences bancaires que compte le Liban ont rouvert ce lundi. Ali Ammar, le vice-président du syndicat des employés du secteur, pointe le manque de moyens. « Pour rouvrir complètement les banques, on doit être en sécurité. On a demandé l’aide des forces de sécurité et elles sont présentes autant que possible malgré le manque d’effectifs. Si on ne peut pas garantir la sécurité des employés, des directeurs d’agence et des clients, on sera obligé de fermer de nouveau », prévient-il.  

Très remontée, les associations de déposants ont promis de nouvelles actions pour récupérer l’argent des épargnants libanais, bloqué par les banques depuis trois ans. 

Les banques seront braquées demain ou après-demain, c'est sûr. Les déposants ont problèmes de santé, les étudiants sont de retour à leurs études, les familles ont encore plus de dépenses ce mois-ci. Donc, il faut s'attendre à ce que chaque déposant veuille entrer dans sa banque pour réclamer son argent. C'est pour ça que les banques sont en danger. Ça fait trois ans que les banques bloquent notre argent.

Samia Sabaii, membre de l'association «Cri des déposants»

Oriane Verdier

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