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Cameroun: la région du Nord-Ouest face aux difficultés économiques après six années de crise

Pour les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le 1er octobre marque la fin de la tutelle britannique, en 1961. Depuis maintenant six ans, les deux régions sont en crise. D'abord des revendications portées par des enseignants et des avocats. Puis la crise a pris un tour sécuritaire. Le 1er octobre 2017, le mouvement indépendantiste déclare symboliquement l'indépendance du territoire qu'il nomme «Ambazonie». Depuis, les habitants voient leur quotidien durement touché par les violences entre groupes armés séparatistes et forces gouvernementales. Insécurité, déplacés, attaques contre des écoles, journées villes mortes, et aussi, un appauvrissement général dû au coup porté aux activités économiques. Reportage à Bamenda.

À la sortie du marché principal de Bamenda, Mary vend des robes d'occasion. Bien loin de son quotidien d'avant  « Je travaillais pour une banque importante. Je gagnais 300 000 francs CFA par mois. Mais les affaires ont ralenti. Mon chef s'est séparé de plusieurs d'entre nous. Je dois me débrouiller maintenant avec 50 000 fcfa par mois. J'ai du déménager : je n'arrivais plus à payer les factures. J'ai changé mes enfants d'école : je ne pouvais plus payer les frais de scolarité. » 

Comme Mary, beaucoup d'habitants ont perdu leur travail. Certains sont partis chercher ailleurs. Ceux qui restent font face à des prix très élevés, alors que c'est une région agricole. 

« Avant la crise, notre production de riz était de plus trente mille tonnes par an, quand on est entré dans la crise on pouvait même pas atteindre dix mille tonnes de production de riz », raconte le chef Fotsop Dominic Asaah, délégué régional du Minepat, le ministère de l'Économie, de la planification et du développement régional, qui ajoute qu'il en va de même pour le maïs, le manioc, l'huile de palme...

Des produits que les bayam sellam, ces femmes qui vont chercher la marchandise en gros au village ont de plus en plus de mal à ramener en ville. « Très peu d'entre elles se déplacent encore à cause de l'insécurité, celles qui continuent à le faire font face à des surcoûts : trop de check-points où il faut payer, plus les confinements. En résumé, ça ne marche pas », explique Anoh Mary Forbid, de la Chambre de Commerce. 

Le délégué régional du ministère de l'Économie parle d'une inflation deux points plus élevées que dans le reste du Cameroun.