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Canada: la province de Colombie-Britannique expérimente la dépénalisation des drogues dures

Six personnes meurent chaque jour d’une surdose de drogues en Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada. Depuis l’arrivée d’un produit très dangereux comme le Fentanyl, souvent utilisé pour couper la drogue sur le marché noir, on compte 11 000 morts en six ans, près de 2 300 seulement pour l’année 2022. Le gouvernement de cette province adopte un changement radical de politique pour endiguer la crise des opiacés.

Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas

Le gouvernement de la Colombie-Britannique met donc en place une nouvelle mesure pour tenter de préserver la vie de celles et de ceux qui se droguent. Depuis mardi 31 janvier, ces personnes de plus de 18 ans pourront avoir sur elles 2,5 mg de substances interdites, comme de l’héroïne, de la cocaïne ou des méthamphétamines. Un projet pilote de trois ans. 

Désormais, les policiers n’auront plus le droit d’arrêter une personne qui a sur elle une petite quantité de drogue, pas plus qu’ils ne pourront saisir cette substance interdite. La Colombie-Britannique traite donc la consommation de drogues comme un problème de santé publique, plutôt que d’utiliser des armes judiciaires. Le but est simple : éviter que la personne ne se cache pour se droguer, et risque de faire une surdose. Les amis ou à la famille pourront ainsi intervenir plus rapidement en cas de danger, selon Sandhia Vadlamudy. Elle dirige l’Association des intervenants en dépendance du Québec.

Ça veut dire que les proches qui sont au courant gardent à proximité du naloxone, qui est l’antidote, parce que ce n’est pas la personne qui consomme qui va s’administrer elle-même du naloxone. Donc, il faut que les gens autour soient au courant, et soient outillés pour agir en toute connaissance de cause, explique Sandhia Vadlamudy. 

Grâce à cette nouvelle mesure, davantage de centres de consommation supervisés, où le personnel médical prévient les surdoses, pourront sans soute ouvrir. En effet, les règles administratives vont s’alléger. Le gouvernement de Colombie-Britannique a d’ailleurs prévu d’investir plusieurs centaines de millions d’euros dans des programmes médicaux et sociaux, pour venir en aide aux usagers de drogue.