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Centrafrique: à Bangui, Djibou est l'un des rares maquilleurs masculins de la ville

Il n’est peut-être pas le seul, mais en tout cas, c'est l’un des rares maquilleurs masculins de Bangui. Djibril Marvin Gueye, dit Djibou, développe son art et sa clientèle via les réseaux sociaux. Après des années de travail, il a pu ouvrir son salon sur l’avenue Barthélémy-Boganda

Avec notre envoyé spécial à Bangui, François Mazet

L’heure tourne, le cortège et la mairie l’attendent. Ida se marie ce samedi. Mais en attendant, calée au fond de son fauteuil, elle se prépare sous les coups de pinceaux de Djibou. « Je l’ai choisi car je le connais depuis un moment. Il a eu à s’occuper de plusieurs personnes que je connais pour des cérémonies, et la coiffure et le maquillage étaient bien, donc mon choix s’est porté sur lui. J’ai remarqué que des hommes se lançaient là-dedans à Bangui et qu’ils le font souvent mieux que les femmes. D’ailleurs je ne lui ai donné aucun modèle, car je sais que lorsqu’il va me regarder, il saura ce qui me va bien ».

« Là, je suis en train de mettre le fond de teint, il faut que ça prenne bien sa couleur. Ça fait bien ressortir les yeux et ça fait bien ressortir le regard aussi », explique Djibou.

« C’est Djibou quand même »

Gloria, elle, attend son tour, elle vient se faire poser une nouvelle perruque. Elle n’est pas étonnée du succès de son ami d’enfance. « Pour nos soirées, nos sorties, même un simple maquillage, c’est lui qui fait toujours tout. C’est Djibou quand même ».

Une passion de longue date, à rebours des stéréotypes de genre, qu’à force de travail, il a fini par faire accepter autour de lui. « Ça me passionnait et j’aimais bien faire cela depuis que j’étais tout petit. J’ai appris sur le tas. Au début, ce n’était pas facile, avec mes parents et tout… Et voilà, peu à peu, vu qu’on aime faire ce que l’on veut. Je me suis battu, je n’ai pas du tout abandonné. Franchement, c’est une fierté aujourd’hui pour moi, pour mes parents, pour mes clients, pour mes amis », assure le maquilleur.

Pour progresser, Djibou s’inspire de ce qu’il voit sur les réseaux sociaux et se sert lui-même des plateformes pour faire connaitre son travail.

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