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Colombie: Bogota et la guérilla de l'ELN proposent aux États-Unis de participer au processus de paix

Cinq jours après la reprise des négociations de paix entre le gouvernement colombien et la dernière guérilla active dans le pays, l’ELN, l’Armée de libération nationale, des progrès significatifs sur trois points ont été enregistrés. Désormais, l’idée est d’accélérer. Et pour ce faire, en plus des pays qui jouent déjà un rôle de garant dans ces discussions, en l’occurrence Cuba, le Venezuela, la Norvège, le Mexique, le Brésil et le Chili, d’autres pays sont conviés, notamment les États-Unis qui avaient déjà participé au processus de négociation avec les FARC avant d’obtenir un accord de paix.

Après cinq jours de discussions au Venezuela, les deux parties, le gouvernement colombien et l’ELN, ont trouvé un accord sur trois points qui doivent permettre désormais d’accélérer ce processus, même si aucun cessez-le-feu n’a été convenu. Un mécanisme d’aide humanitaire va être mis en place avec le soutien de l’ONU et de l’Église. Une équipe commune de communication va voir le jour afin de tenir informés les Colombiens et la communauté internationale de manière transparente, objective et claire sur l’avancée des discussions.

►À lire aussi : Colombie: reprise des négociations avec la guérilla de l'ELN au Venezuela

Washington veut savoir quelles sont les intentions du gouvernement colombien

Enfin, un appel a été lancé à plusieurs pays pour qu’ils prennent part directement ou indirectement au processus de paix. L’Allemagne, la Suède, la Suisse et l’Espagne ont été conviés, alors qu’une invitation a aussi été adressée aux États-Unis afin qu’ils nomment un envoyé spécial à cette table de dialogue. Cela avait déjà été le cas lors du processus mené avec les FARC qui avait abouti à un accord de paix en 2016.

Les États-Unis, pour l’heure, disent réfléchir à une telle éventualité, mais souhaitent avant tout connaître les intentions du gouvernement colombien, sachant qu’à l’heure actuelle l’ELN est encore désignée par Washington à ce processus comme étant une organisation terroriste.

♦ Cette proposition est bienvenue selon Jaime Zuluaga Nieto, professeur émérite de l’Université de Colombie. Selon ce membre de la Commission civile de facilitation du processus de paix avec l'ELN, les États-Unis ont déjà prouvé par le passé qu’ils pouvaient contribuer à faire avancer ce type de processus.

« Nous avons déjà eu une expérience très précieuse avec la participation des États-Unis, lorsqu’un délégué spécial avait été nommé par le président pour les négociations entre le gouvernement national et les FARC dans le processus qui a conduit à la fin de la guerre avec la guérilla des FARC. Le président Obama avait nommé Bernard Aronson qui a assisté et accompagné le processus de négociation. Grâce à sa présence, nous avions obtenu une avancée significative sur le quatrième point de l'accord final sur le traitement de la question de la drogue et des cultures illicites dans notre pays. C’est pourquoi un délégué spécial des États-Unis dans ces discussions peut jouer un rôle fondamental lorsqu'il s'agit d’aborder des aspects qui ont à voir avec les politiques de sécurité des États-Unis, en l’occurrence sa politique de lutte contre les stupéfiants. Ce délégué sera donc la voix du gouvernement des États-Unis et va certainement contribuer à faire avancer sur des points spécifiques d’un éventuel accord. »