Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Contestation en Iran: les méthodes des forces de sécurité dénoncées par une ONG

Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les forces de sécurité iraniennes ont « systématiquement » visé les yeux des manifestants dans la répression du mouvement qui secoue le régime depuis le mois de septembre.  

Depuis la mi-septembre, près de 500 personnes au moins ont été tuées, selon un décompte de l'ONG Iran Human Rights. Quatorze mille personnes ont aussi été arrêtées, selon les Nations unies. Des condamnations à mort ont été prononcées, des manifestants exécutés. Mais un autre moyen de répression utilisé par les forces du régime consiste de blesser les manifestants au visage. Beaucoup ont perdu au moins un œil dans ces rassemblements.

Cette semaine, un haut commandant de police interrogé à ce sujet par un journal de Téhéran avait démenti l’usage de cette pratique, en insistant sur le bon comportement des forces de sécurité. Mais sur les réseaux sociaux, quelques visages à tout jamais abîmés s'affichent : des femmes et des hommes ayant perdu un œil, voire les deux, après avoir reçu une balle en caoutchouc ou des plombs dans le visage.

Le nombre précis de victimes est difficile à établir. Il est probablement entre 500 et 1 000 personnes, estime Iran Human Rights, une organisation de défense des droits de l'Homme basée en Norvège qui enquête sur la répression en cours. Son directeur, Mahmoud Amiry-Moghaddam, y voit des actes intentionnels des forces de l'ordre. « Cela a commencé au tout début du mouvement, dans les premiers jours. C'est pour cette raison qu'on affirme qu'il s'agit d'une politique appliquée de manière systématique. D'autant que cela s'est passé dans différentes régions du pays », estime-t-il.

Les femmes majoritairement visées

Beaucoup de victimes ont été recensées à Téhéran, mais aussi à Machhad, dans le nord, à Bandar Abbas, dans le sud, ou à Sanandadj dans l'ouest. Parmi elles, un grand nombre de femmes. « Ce qui est un peu étonnant, c’est le nombre de jeunes femmes et de jeunes filles que nous avons pu identifier. Quand vous prenez le nombre de personnes qui se font tirer dessus et qui sont tués, les femmes sont moins de 5%. Mais ici, 40 à 50% des victimes sont de jeunes femmes », poursuit Mahmoud Amiry-Moghaddam, le directeur d’Iran Human Rights.

Cette pratique n’est pas tout à fait nouvelle pour les forces iraniennes. L'an dernier déjà, Iran Human Rights avait constaté des blessures semblables lors d'un mouvement de paysans dans la région d'Ispahan.    

► À lire aussi : Iran: 2022, une année de crises