Plus de cent jours après le drame d’Itaewon, où 159 personnes sont mortes durant une soirée d’Halloween, la plaie est toujours ouverte en Corée du Sud. Un conflit oppose désormais les familles des victimes et la mairie de Séoul au sujet du lieu de l’autel en mémoire des morts. Situé sur une grande place en plein cœur de la capitale, les autorités souhaitent le déplacer au sous-sol d’une station de métro, à la grande colère des proches.
Avec notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca
Devant la mairie, les passants viennent déposer une rose blanche sur l’autel improvisé par les familles des victimes du drame d’Itaewon, afin de marquer les 100 jours après la catastrophe. Une atmosphère rendue davantage pesante par l’intense présence policière. La mairie juge l’installation illégale et veut la déplacer en sous-sol d’une station de métro.
Nous ne voulons pas que le lieu de mémoire soit dans la station de Noksapyeong, nous ne pouvons pas aller là-bas pour penser à nos enfants. Quand je pense à cet endroit, je me sens frustrée et mon cœur se serre. Ce serait encore plus triste d’avoir nos enfants là-bas, c’est un lieu en sous-sol, les parents ne peuvent pas rester là-bas. Nous sommes ici pour dénoncer la mort injuste de nos enfants.
Cho So-ra tient une pancarte à la main sur laquelle on peut lire : « Arrêtez la répression sur l’autel commémoratif ». Elle estime que toute la lumière n’a pas été faite sur la mort de sa nièce Kim Su-jin dont elle était la tutrice légale :
« Rien n’a été fait, rien n’a été expliqué, on ne sait presque rien. Je connais quelques éléments des derniers moments de mon enfant, et je veux savoir pourquoi est-ce que le gouvernement a géré les événements de cette façon. »
L’enquête sur le drame, terminée le mois dernier, ne met en cause aucun fonctionnaire du ministère de l’Intérieur ou de la mairie. Les autorités ont donné aux familles jusqu’au 15 février pour déplacer l’autel mémoriel, avant qu’il ne soit retiré par la force.
► À lire aussi : Bousculade mortelle en Corée du Sud: deux officiers de police arrêtés, les familles insatisfaites
