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Corée du Sud: le meurtre d’une femme par un collègue relance le débat sur le harcèlement

Le harcèlement des femmes revient dans le débat public en Corée du Sud après le meurtre mi-septembre d’une Coréenne tuée par un collègue l’ayant harcelée pendant des années. Le drame a profondément choqué le pays et déclenché des manifestations et hommages de militantes féministes et autres personnes demandant une modification profonde des textes. Dans une société particulièrement divisée, Séoul n’a adopté une loi punissant pénalement le harcèlement qu’en octobre 2021.

Avec notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca

À la station de métro de Sindang, les messages et les fleurs blanches s’amassent devant l’entrée des toilettes : un hommage à une Sud-Coréenne de 28 ans, poignardée le 14 septembre dernier par celui qui la harcelait depuis des années.

Kang Ka-eun y griffonne quelques mots sur un post-it jaune : « Récemment j’ai vu la nouvelle de ce meurtre, donc je voulais exprimer mes condoléances à la victime, c’est pour ça que je suis venue ici. »

Quelques mètres plus haut à la sortie du métro, une dizaine de femmes vêtues de noir sont venues manifester : « Je suis déjà allée à des manifestations féministes, et à cause de cela on disait que je détestais les hommes sur les réseaux sociaux, j’ai été harcelée et j’ai reçu des appels très menaçants, explique Kim Juhee, la vingtaine. Donc quand j’ai vu cette nouvelle du meurtre de Sindang, je me suis dit que ça pourrait aussi m’arriver, ou à ma sœur. Il faut briser ce cycle de la violence. »

Il y a encore un an, le harcèlement était puni d’une simple amende de 72 euros. Désormais, la loi prévoit entre trois et cinq ans de prison, mais pour les militantes, il est surtout nécessaire de protéger les victimes.

« Les gens disent aux victimes de harcèlement que leur bourreau fait cela par amour, mais cela contribue à propager l’idée qu’on peut expliquer ces comportements, poursuit Kim Juhee. Et puis dans cette histoire, même si l’agresseur avait déjà harcelé la victime, il n’a pas été arrêté. La justice n’a pas pris au sérieux ce problème. Nous devons soutenir les femmes et les victimes. »

En un an, plus de 7 000 individus ont été arrêtés pour des faits de harcèlement en Corée du Sud. Mais seulement 5% d’entre eux ont été incarcérés.

► À écouter aussi : En Corée du Sud, l'offensive des masculinistes contre les féministes