Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Coupe du monde 2022 au Qatar: Iran-États-Unis, un match très spécial

La « Team Melli » affronte son ennemi intime, les États-Unis. Au-delà du simple enjeu sportif, car les Iraniens veulent arracher leur qualification pour les huitièmes de finale du Mondial 2022, ce duel va largement dépasser le cadre du football.

De notre envoyé spécial à Doha,

« On va battre les États-Unis et on va se qualifier pour les huitièmes de finale » ! La victoire face au Pays de Galles vendredi 25 novembre était à peine digérée, que Bahram pensait déjà à ce rendez-vous capital face aux États-Unis. Tout comme son ami Hamid : « Je sais bien que c'est un match spécial... Et bien sûr qu'on va le gagner ! On avait déjà fait un match en 1998... Et on avait gagné 2-1 ».

Vingt-quatre ans après un premier duel en Coupe du monde marqué par des scènes de fraternité entre les joueurs, les deux pays se retrouvent à nouveau dans un climat de tension. Depuis le début de la compétition, les footballeurs iraniens semblent prisonniers de leur statut. Muets au moment de leur hymne face aux Anglais pour protester contre le régime et la répression sanglante qui sévit dans leur pays, ils voient aussi leurs performances récupérées par les autorités.

Coupe du monde, politique et géopolitique

Et ce match face aux États-Unis risque de faire encore monter la tension d'un cran, explique Milad Javanmardy, journaliste iranien pour BeIN Sports. « On sait tous qu'il y a un demi-siècle de tensions politiques entre les États-Unis et l'Iran. Depuis le coup d'État de 1953, beaucoup d'Iraniens ont l'impression que les interventions américaines dans la politique intérieure de notre pays, ce n'est pas juste ! »

Les tensions ne devraient pas s'apaiser entre deux pays qui n'ont plus aucune relation diplomatique depuis 1980. Il y a quelques jours, la Fédération américaine a publié sur les réseaux sociaux un drapeau iranien sans l'emblème représentant le mot « Allah ». Une provocation, ont jugé les Iraniens qui ont demandé à la FIFA de sanctionner leurs homologues.

Une rencontre sportive avant tout

Les joueurs et les staffs, eux, prônent l'apaisement, à l'image du sélectionneur américain Gregg Berhalter : « On ne savait rien de ce qui allait être posté. Tout ce qu'on peut faire, c'est s'excuser en notre nom et au nom du groupe. Bien entendu, que nous avons des pensées pour tout le peuple iranien, mais on va aussi se concentrer sur notre prochain match ».

Son homologue portugais Carlos Queiroz participe à sa troisième Coupe du monde avec l'Iran. Et il est indulgent lui aussi avec l'équipe américaine. « Ce sera évidemment un match spécial pour nous. Mais je vais faire un compliment aux États-Unis, Sur ce que j'ai vu sur les deux premiers matches, je trouve que l'équipe se débrouille bien. Très bien même ».

On en oublierait presque qu'il y a un match à jouer et à remporter pour rejoindre les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Mais ça n'empêchera sans doute pas certains messages politiques avant ou après la rencontre.

 À lire aussi : Iran: en marge du football, nouvelles manifestations au Balouchistan