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Coupe du monde 2022 au Qatar: les Bleus muets sur les droits de l'homme

Alors que les initiatives des sept Fédérations en faveur de l’inclusion ont été bloquées par la FIFA, les militants des droits humains continuent à se montrer dans les stades de la Coupe du Monde au Qatar. Lors du match Uruguay-Portugal, un supporter est ainsi descendu sur la pelouse avec un drapeau arc-en-ciel, tandis que le ministre britannique des Sports a arboré, mardi 29 novembre, un brassard « One Love » dans les tribunes pendant le match Angleterre-Pays de Galles. Des prises de position bien éloignées de celles des joueurs de l’équipe de France. 

De nos envoyés spéciaux à Doha,

Deux semaines après leur arrivée au Qatar, la position de l'équipe de France concernant les droits humains n’a pas changé.

Je ne vais pas rentrer dans ce domaine-là. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le jeu et rien d'autre »

On reste dans notre rôle, dans notre cadre. Mais on n'est pas insensible à cette situation, c'est sûr, mais voilà, on est là maintenant pour jouer au football et ça va être ça jusqu'à la fin »

Malgré les appels au boycott lancés avant la Coupe du monde, malgré les appels des politiques, notamment la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, à utiliser leurs espaces de libertés pour exprimer leur engagement en faveur des droits humains, rien n’y aura fait. Les Bleus suivent la Fédération française de football qui ne souhaitait pas voir ses internationaux arborer le brassard arc-en-ciel.

Une ligne de conduite difficile à trouver

Une position qui avait renforcé certains supporters, dont Fabian, membre des Irrésistibles Français, dans leur envie de boycotter ce Mondial qatarien. « Ça m'a déçu. On pourrait faire mieux et c'est vrai que la fédération pourrait faire mieux. On se rend compte aussi, pour comparer avec les autres nations, que même ceux qui voulaient le faire et qui étaient déterminés à le faire ont vu une opposition très forte de la FIFA. Je le regrette et j'espère que ça pourra changer dans les années à venir. »

Sept fédérations voulaient en effet profiter du Mondial pour dénoncer les discriminations, notamment celles en cours au Qatar contre les homosexuels, ou les conditions dans lesquels les stades de la compétition ont été construits. Mais pour éviter les sanctions sportives brandies par la FIFA, ou perdre de l’énergie, le Danemark par exemple, a partagé les responsabilités, explique le sélectionneur Kasper Hjulmand : « En quittant le Danemark, nous avions dit que nous serions très actifs. Nous avons divisé les rôles : les gens de la Fédération se concentrent sur les aspects politiques. Et nous, nous nous concentrons sur le football. Dès lors, aucune prise de parole ne peut avoir un impact sur notre performance ».

Un texte publié avant la compétition

Un mode de fonctionnement auquel les joueurs de l’équipe de France ont préféré une lettre, sorte de promesse d’engagement, présentée par le vice-capitaine Raphaël Varane : « C'est vrai qu'avec les joueurs, on a décidé de s'exprimer à travers une lettre, à décider de passer à l'action aussi avec le Fonds de dotation de Génération 2018, une décision commune des joueurs, et on est actif. Le temps que ça se mette en place, je pense qu'en début d'année prochaine, il y aura, il y aura une action qui sera concrète et concrétise. On est dans l'action, dans l'échange aussi, avec des ONG. Donc, ça avance ». 

Une retenue que les supporters présents au Qatar semblent accepter, voire justifier : « Honnêtement, si on avait dû faire quelque chose, il aurait fallu le faire dès le début. Ça n'était pas forcément aux joueurs de le faire. Si on avait dû se réveiller, c'était plus tôt. Il faut leur donner leur chance. C'est un petit pays, mais encore une fois, l'organisation est top. Il faut leur donner leur chance et voilà ! »

Et pendant qu’au Qatar, le brassard est banni, en France, la Fédération a demandé par courrier aux clubs amateurs d’arborer les couleurs arc-en-ciel pendant leurs rencontres.