Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Détenu en Iran, le réalisateur Jafar Panahi annonce avoir entamé une grève de la faim

Le réalisateur iranien primé Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis six mois, veut ainsi protester contre les conditions de sa détention, selon une déclaration publiée jeudi par sa femme. 

« Aujourd'hui, comme beaucoup de personnes piégées en Iran, je n'ai d'autre choix que de protester contre ce comportement inhumain avec ce que j'ai de plus cher : ma vie », a annoncé Jafar Pahani, qui a entamé sa grève de la faim le 1er février. « Je refuserai de manger et de boire et de prendre tout médicament jusqu'à ma libération », a poursuivi le cinéaste, se disant prêt à rester dans cet état jusqu'à ce « peut-être, (son) corps sans vie soit libéré de prison. »

Âgé de 62 ans, Jafar Pahani a été arrêté le 11 juillet, avant même le début de la vague d'actions de protestation qui secoue le régime iranien depuis le mois de septembre, et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour « propagande contre le système ». Le 15 octobre, la Cour suprême a annulé la condamnation et ordonné un nouveau procès, laissant naître chez ses avocats un espoir de libération. En attendant, le réalisateur reste détenu à la prison d'Evin, à Téhéran.

Son dernier film, Aucun Ours, qui, comme la plupart de ses œuvres récentes, le met directement en scène, a été projeté en 2022 à la Mostra de Venise alors qu'il était déjà emprisonné. Le film a remporté le prix spécial du jury. Avant cela, Jafar Panahi a gagné un Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour son film Le Cercle. En 2015, il a été récompensé d'un Ours d'or à Berlin pour Taxi Téhéran et, en 2018, il a remporté le prix du meilleur scénario pour Trois Visages au Festival de Cannes.

Appels à sa libération

Sur Twitter, cette institution du cinéma « lui réaffirme tout son soutien en appelant, comme de nombreux artistes, festivals et organisations à travers le monde, à sa libération immédiate ». « Ce cri pour la Liberté nous oblige collectivement », ont souligné l'ARP et la SRF, deux collectifs de cinéastes français. « Nous sommes solidaires des Iraniens qui combattent pour leurs droits, condamnons cette arrestation et appelons à sa libération », a écrit le Festival du Film International de Berlin sur Twitter.

Des personnalités du monde du cinéma figurent parmi les milliers de personnes arrêtées en Iran dans le cadre de la répression des manifestations déclenchées par la mort en détention de la jeune Mahsa Amini. L'actrice Taraneh Alidoosti, qui a diffusé des images d'elle ne portant pas de voile islamique, faisait partie des détenues avant d'être libérée au début du mois de janvier après presque trois semaines de détention.

À lire aussi : Contestation en Iran: «Nous n’avons plus peur», témoigne le réalisateur Panah Panahi

Signe des dangers encourus par les grévistes de la faim, des militants des droits de l'homme ont rendu publiques jeudi des photos du corps émacié du militant et médecin Farhad Meysami, condamné à cinq ans de prison et qui refuse de s'alimenter. « Cette image douloureuse est un symbole de la lutte non violente du peuple iranien pour obtenir les droits fondamentaux de l'homme », a déclaré Mahmood Amiry Moghaddam, le directeur de l'ONG Iran Human Rights qui a son siège en Norvège, affirmant que Farhad Meysami était en grève de la faim depuis le mois d'octobre.

(Avec AFP)