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Donbass: le long de la ligne de front de Lyman

Lundi dernier, l'un des principaux dirigeants des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, Denis Pouchiline, a reconnu une situation « difficile » sur le front face à la contre-offensive ukrainienne, tout en assurant que les forces russes « tiennent bon ». Dans la région de Donetsk, la pression militaire ukrainienne est particulièrement forte sur la ville de Lyman, dans l’est. De ce carrefour ferroviaire précieux part aussi la rivière Oskil, que les forces ukrainiennes ont réussi à franchir en plusieurs endroits. RFI s’est rendu avec les forces pro-russes sur la route parallèle à la ligne de front, 5 kilomètres au sud.

De notre envoyée spéciale à Lyman,

C’était une route de campagne comme il y en a tant dans le sud de l’Ukraine, des bus y circulaient pour relier entre eux les villages d’agriculteurs posés entre des champs verdoyants en été, couverts de neige par -25°C en hiver. À l’arrière, des forêts de pin au sol sablonneux et des chênes. Cette année, aucun habitant n’ira s’aventurer à chercher des champignons aux abords de Lyman : derrière chaque tronc d’arbre est peut-être caché un soldat.

Se livre à couvert une bataille faite d’offensive et contre-offensive, d’infiltrations. Sur cette route qui est sous le contrôle des forces russes et pro russes, dans chaque village ou presque, des soldats. Ils patrouillent à plusieurs, parfois, on aperçoit leurs uniformes sécher dans le vent.

Plus aucun bus ne passe sur cette route boueuse à cause des pluies d’automne, à peine un véhicule et encore à toute allure. La route, exposée, est le théâtre régulier d’échanges violents de bombardements. Dans les champs, de l’artillerie, dans les villages, des toits de maisons souvent soufflés et, souvent, des portails en métal criblés de tirs. S’arrêter brièvement le long de la route, c'est voir un habitant sortir en courant et demander : où passe aujourd'hui la ligne de front. Ce dimanche, elle était fixée à 5 kilomètres à peine de la route. 

Une ligne de front qui suit le cours de la rivière et rend les choses difficiles

« La zone boisée tout autour nous complique la tâche, car cela rend difficile de saisir les déplacements de l’ennemi, explique un officier pro-russe. Les soldats ukrainiens s'approchent le plus possible de la ville, infligent des dégâts en tirant, et se replient dans la forêt. Ils font ça particulièrement depuis l’escalade de début septembre, mais ils avaient commencé avant avec l’infiltration de groupes de saboteurs dans les forêts, ce qui rendait déjà difficile leur arrestation. Le fait est que partout, du Red Lyman à Koupiansk, ses troupes arrivent à contenir l'ennemi, mais dans certaines directions, ils arrivent aussi à lancer des contre-offensives. »

Toute la ligne de front suit le cours de la rivière et cela rend aussi les opérations difficiles, précise cet officier pro-russe : « Nous rattrapons l'ennemi, nous arrivons à les mettre sous le feu le dos à la rivière. Mais sur un autre point de passage, l'ennemi regroupe ses forces. Cela ne veut pas dire que nous reculons constamment. Cela veut dire que la défense de cette ville se fait à sa périphérie et que nous empêchons les Ukrainiens d'avancer comme ils le voudraient. En fait, l'ennemi s'approche, reçoit une forte rebuffade et bat en retraite. »

À écouter aussi : Sur le terrain, les forces russes montrent les muscles face à la pression ukrainienne